La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), présente au Mali pour des raisons humanitaires, n’arrive pas à protéger les civils dans le Centre du Mali et dans certaines localités du Nord. La mission onusienne, considérée comme la plus endeuillée de l’histoire est à la fois victime et complice passive des tueries qu’elle aurait pu éviter.
Plus de 11 000 hommes à ne rien foutre ! Les morts en série de civils maliens au centre du pays est un drame mettant la Minusma sur la sellette. La mission onusienne qui s’est toujours prévalue de son mandat de protection des civils pour refuser de combattre le terrorisme a été prise au dépourvu, incapable de se déployer pour protéger les civils dans le Centre du pays où les Peuls dénoncent des crimes graves contre leur communauté.
Pourtant, le déploiement de la Minusma dans les différentes localités des régions de Ségou et Mopti avait été réclamé par des hommes politiques maliens. Certains parmi ces derniers avaient souhaité cette disposition en 2016 pour endiguer la propagation de la violence et des conflits intercommunautaires dans ces régions où éleveurs et agriculteurs s’affrontaient.
Les autorités maliennes n’ont pas soutenu publiquement cette demande visant à utiliser les casques bleus pour protéger les civils au moment où la dégradation de la situation sécuritaire n’avait pas pris la tournure actuelle.
La Minusma elle-même ne s’est pas engagée à porter secours aux civils maliens en danger dans ces localités. On a préféré envoyer les forces maliennes que certains qualifiaient de ne pas être prêts à prévenir le danger. On se demande si le temps ne leur a pas donné raison. La Minusma bénéficie pourtant de matériels et de près de 12 000 hommes sur le terrain malien mais elle n’a pas réagi à la détresse des civils au pays Dogon.
Les responsables de l’ONU ont commis l’erreur de penser que l’Etat malien avait soigné ses blessures de 2012 avec l’arrivée d’un régime civil au pouvoir censé remettre le pays en bonne place dans le concert des nations.
Hélas, le remède a été pire que la maladie au point que certaines communautés, notamment les éleveurs peuls, crient au génocide. Avec tous les moyens dont elle dispose, la Minusma est restée inefficace en s’accrochant à l’application d’un accord de paix dont certaines clauses risquent de ne pas être applicables.
Pis, l’ONU s’amuse à donner un délai pour l’application de cet accord qui doit passer par un référendum. L’ironie de l’histoire est que l’ONU est dans une posture antidémocratique comme si elle connaissait le résultat du référendum, en fixant l’application de l’accord dans un délai de six mois. Au lieu de penser à la protection des civils, la Minusma semble être préoccupée par la tenue d’un agenda dont l’exécution est loin d’être l’émanation du peuple malien.
D. K.
LA SIRENE