Un ancien vice-président du Nigeria, Atiku Abubakar, a quitté vendredi le parti au pouvoir, donnant lieu à de nombreuses spéculations sur ses ambitions personnelles de briguer la magistrature suprême en 2019.
M. Abubakar, qui seconda Olusegun Obasanjo à la présidence du pays de 1999 à 2007, a accusé le Congrès progressiste (APC) du président Muhammadu Buhari d’avoir échoué à mettre en oeuvre les changements promis lors de son élection en 2015.
Le parti est divisé en factions, selon l’ex-vice président de la République, qui dénonce une « répression draconienne de toutes les formes de démocratie au sein du parti et du gouvernement qui en est issu ».
« Le parti que nous avons mis en place a échoué et continue de trahir la confiance de notre peuple, en particulier nos jeunes », a déclaré dans un communiqué Atiku Abubakar, qui fêtera ses 71 ans samedi.
« Un parti qui ne prend pas en compte les jeunes est un parti agonisant », a-t-il ajouté, précisant que ceux qui, comme lui, avaient « accepté l’invitation à rejoindre l’APC (…) avides de conduire des changements positifs » n’avaient trouvé qu’un « mirage ».
« Après avoir dûment consulté mon Dieu, ma famille, mes partisans et le peuple nigérian (…) Moi, Atiku Abubakar (…) je présente ma démission du Congrès progressiste tout en prenant le temps de réfléchir à mon avenir », conclut le communiqué.
Beaucoup soupçonnent M. Abubakar de vouloir rejoindre la principal parti d’opposition, Parti démocratique populaire (PDP), afin de se positionner comme candidat pour la prochaine élection présidentielle prévue le 16 février 2019.
Le quotidien Daily Trust a affirmé sur son site internet que l’ex-vice président prendrait officiellement sa carte de membre du PDP samedi, dans sa région natale de l’Adamawa, dans le nord-est du Nigeria.
Ce n’est pas la première fois qu’il claque la porte d’un parti. Lui qui avait déjà participé à la course à la présidentielle en 1993, a fait partie des membres du PDP à quitter le parti avant le dernier scrutin il y a deux ans.
Cette vague de démissions avait été déclenchée par le soi-disant refus du président de l’époque, Goodluck Jonathan – chrétien du sud -, de laisser la place à un candidat de la majorité musulmane du nord.
Le PDP a déjà annoncé que son candidat à la présidence serait originaire du nord cette fois-ci.
Un seul cadre du PDP, Peter Ayodele Fayose, gouverneur de l’Etat d’Ekiti (sud-ouest), a jusqu’à présent déclaré son intention de se présenter.
La rédaction