Alors que le pays continue de subir les attaques violentes de Boko Haram, le président a reconnu avoir sous-estimé « la capacité de nuisance » du groupe islamiste.
Alors qu’une fillette a tué sept personnes en se faisant exploser, dimanche, dans le nord-est du Nigeria et que la région subit les assauts répétés de Boko Haram (lire en encadré), le président nigérian Goodluck Jonathan a reconnu, ce dimanche, avoir sous-estimé « la capacité de nuisance » du groupe islamiste, dans un entretien au journal privé local This Day.
« Probablement, au début de l’insurrection, nous – je veux dire mon équipe et moi-même – avons sous-estimé les capacités de nuisance de Boko Haram », a déclaré le président du pays qui s’était, optimiste, pourtant récemment donné six semaines pour bouter les insurgés islamites hors des frontières.
Le pays échoue depuis 2009
De fait, depuis 2009, les forces nigérianes ont échoué à endiguer l’expansion des insurgés, même si elles ont annoncé récemment avoir repris plusieurs villes à Boko Haram et tué des centaines de ses membres.
Reste que selon Goodluck Jonathan, l’armée nigériane s’est dotée récemment de nouvelles armes et munitions pour mieux lutter contre Boko Haram, dont le chef, Abubakar Shekau, a juré dans une vidéo récente de faire échouer le processus des élections présidentielle et législatives du 28 mars au Nigeria.
« On n’est pas partis pour une guerre de 10 ans. Nous avons les forces qui sont déjà en place. Si ces forces peuvent être financées et équipées, je pense qu’on viendra à bout de Boko Haram assez rapidement », a pour sa part estimé, dimanche, le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Depuis 2009, l’insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13 000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria, essentiellement dans le nord-est du pays, où le groupe extrémiste s’est emparé de plusieurs localités.