Le président nigérian Goodluck Jonathan a menacé jeudi de poursuivre en justice un site Internet qui l’a fait apparaître en sixième position dans la liste des chefs d’Etat africains les plus riches, lui attribuant une fortune de 100 millions de dollars (78 millions d’euros).
Cette liste publiée par le site Internet richestlifestyle.com ne fournit aucune preuve du montant des fortunes qu’elle attribue à huit présidents du continent.
« Le président Jonathan n’a jamais été un homme d’affaires ou un entrepreneur », a réagi la présidence nigériane dans un communiqué, et par conséquent, l’apparition de M. Jonathan dans cette liste –qui a fait la une de plusieurs journaux nigérians jeudi– est « sans fondements et diffamatoire ».
L’affirmation selon laquelle le président Jonathan « vaut désormais quelques 100 millions de dollars » implique « que le président s’est enrichi grâce à la corruption depuis qu’il a pris ses fonctions (en 2010), ce qui n’est certainement pas le cas » dit le communiqué.
La présidence a donc réclamé « un démenti et des excuses sans réserves de la part de RichestLifestyle.com et de tous ceux qui ont reproduit cet article déplaisant », et menace de mener cette affaire « devant les tribunaux au Nigeria et à l’étranger ».
Aucun démenti ni excuse n’apparaissaient jeudi sur le site internet en question, mais la mention de M. Jonathan a été retirée de la liste des présidents africains les plus riches.
L’AFP n’a pu joindre les personnes en charge du site ni par email ni par téléphone, jeudi, pour savoir sur quelles informations se basait la liste d’origine et pourquoi le nom du président nigérian en avait été retiré.
La réaction ferme et rapide de la présidence suite à cette publication sur un site peu connu du grand public montre à quel point la corruption est un sujet sensible au Nigeria, premier pays producteur de pétrole d’Afrique.
En arrivant au pouvoir, M. Jonathan avait promis de s’attaquer à la corruption dans un pays où les énormes ressources pétrolières sont pillées par les élites depuis des années. Selon de nombreux experts, la situation est pourtant devenue pire que jamais.
M. Jonathan devrait annoncer, dans les semaines à venir, sa candidature à sa propre succession, en vue de la présidentielle de février prochain, et la corruption devrait être au coeur des débats pré-électoraux.
AFP