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Nigeria: des lycéennes enlevées puis libérées après une attaque de Boko Haram

Au Nigeria, l’armée aurait libéré un certain nombre des 111 collégiennes qui étaient encore portées disparues ce 21 février après leur enlèvement par Boko Haram à Dapchi, dans l’État de Yobe, deux jours plus tôt. Selon la police, elles avaient été enlevées alors qu’elles étaient à la mosquée pour la prière du soir. Le communiqué du gouverneur de l’État, qui annonce cette opération de sauvetage, apporte toutefois peu de précisions. Les familles des collégiennes enlevées restent inquiètes.

Les familles, qui ignorent si leurs filles ont été retrouvées, redoutent une nouvelle affaire Chibok. Elles connaissent trop bien ce village, dans le Borno, un Etat voisin, où plus de 200 lycéennes ont été kidnappées par Boko Haram il y a quatre ans.

Certaines familles sont plutôt optimistes. Surtout depuis qu’un communiqué du porte-parole du gouverneur de l’État de Yobe a annoncé qu’un certain nombre de collégiennes de Dapchi ont été libérées par l’armée nigériane ce 21 février, 48 heures après leur enlèvement.

Mais le communiqué apporte peu de précisions sur l’opération de sauvetage et ne précise pas combien de jeunes filles ont été secourues. Ado Mohammed est le père d’une adolescente de 15 ans, qui a été amenée par Boko Haram, Mariam.

Ses frères et sœurs, dit-il,  se font du souci pour elle. « Ils savent qu’une de leurs sœurs a été portée disparue, donc, oui, ils ont forcément peur que quelque chose lui arrive, déclare-t-il. Ils ne cessent de me demander : quand va-t-elle revenir ? Moi, je leur dis de ne pas s’impatienter et qu’elle reviendra vite par la grâce de Dieu ».

Scénario à la Chibok

Les témoins décrivent des jihadistes de Boko Haram lourdement armés, tirant en l’air et faisant exploser des grenades. Parmi leurs cibles, des magasins où chercher des vivres et du matériel, mais aussi un collège.

Comme à Chibok il y a 4 ans, c’est une école de jeunes filles catholiques qui a été visée. Les élèves et les professeurs étaient plus de 700 au moment de l’attaque et ont tenté de s’enfuir en brousse par crainte d’être enlevés.

Les autorités expliquent que le recensement est toujours en cours, que certaines se sont réfugiées dans des villages voisins, parfois à 30 km de chez elles.

Mais les familles des écolières commencent à craindre le pire : elles expliquent avoir déjà effectué des recherches dans tous les villages de la zone. Pour elles, c’est le spectre d’un nouveau Chibok qui se profile.

Quant aux motivations des assaillants, elles restent floues : ils pourraient être attirés par d’éventuelles rançons en échange de la libération des collégiennes ou simplement chercher des vivres et semer la terreur en maintenir la pression sur les autorités.

Par RFI Publié le 21-02-2018
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