Niamey a réceptionné, dimanche 31 août, un Boeing 737-700 acheté « sur fonds propres » du Niger « autour de 20 milliards de francs CFA » (30,5 millions d’euros), d’après le ministre de la Défense, Karidjo Mahamadou.
Cet avion participera au « rayonnement de notre illustre République », a-t-il déclaré. Le ministre a assuré que l’appareil sera géré par l’armée notamment « pour des raisons sécuritaires ». Il a également souligné que l’ancien avion présidentiel, également un Boeing 737, acheté dans les années soixante-dix par l’ancien général-président Seïni Kountché (1974-1987), continuera à voler. Un expert en aéronautique a cependant qualifié l’ancien appareil de « cercueil volant qui ne répond plus aux normes internationales ».
L’opposition n’a pas tardé à réagir à l’achat onéreux. « Alors que la famine menace de nouveau le pays et avec les graves inondations cette année encore, l’État se permet d’investir des milliards dans des dépenses de prestige », a critiqué Ousseïni Salatou, le porte-parole de la Coalition de l’opposition nigérienne. Mi-août, le député de l’opposition Amadou Ali accusait le gouvernement d’avoir « triché » en logeant les fonds destinés au nouvel avion dans la rubrique « matériels et équipements militaires » du budget 2013.
Jeune Afrique