Reporters sans frontières (RSF) a « dénoncé » mercredi des séries d’arrestations de journalistes au Niger, en « totale violation » de la liberté de la presse.
« Depuis le 23 novembre », Souleymane Salha, le directeur de l’hebdomadaire « Le Courrier » est « en garde à vue » à la police de Niamey. Il s’agit de la « cinquième arrestation » de journalistes « en dix jours », déplore l’ONG dans un communiqué.
Selon RSF, l’arrestation de Souleymane Salha serait liée à la publication d’un article dans lequel « il épinglait » le directeur adjoint de la police, après l’arrestation le 14 novembre de l’opposant Hama Amadou – impliqué dans un trafic présumé de bébés – dès son retour à Niamey après plus d’un an d’exil en France.
« Nous demandons aux autorités nigériennes de relâcher immédiatement » le journaliste et « de cesser d’user de ces détentions préventives pour intimider les professionnels des médias », a déclaré RSF.
« Si elles (les autorités) s’estiment diffamées, il existe d’autres recours que l’emprisonnement », avance l’ONG.
Le 14 novembre, deux journalistes et deux cameramen indépendants qui couvraient l’arrivée de Hama Amadou « ont été interpellés » par la police et leur matériel confisqué, avant d’être remis en liberté le lendemain, a rappelé RSF.
Le 19 octobre, cinq autres journalistes avaient également été « arrêtés » puis « relâchés » alors qu’ils couvraient une manifestation d’étudiants, note encore RSF, affirmant que « ces arrestations représentent une totale violation de la loi nigérienne sur la liberté de la presse ».
Fin janvier, pour protester contre des « violences policières », une dizaine de radios et télévisions privées avaient simultanément suspendu leurs émissions durant cinq minutes. Sur les écrans, on pouvait lire: « Je suis Liberté de presse ». Dans la foulée, des organisations de journalistes ont déposé une plainte contre X.
Source: slateafrique