Après le célèbre leader religieux Chouala Bayaya Haïdara, membre du Haut conseil islamique du Mali et Ba Mariam Ka Batio, c’est au tour de l’Imam Bandjougou Traoré d’être cravaté par la Brigade d’Intervention Judiciaire de la Police (BIJ),et embastillé le jeudi 4 janvier par le procureur du Pôle de lutte contre la cybercriminalité pour atteinte au crédit de l’État, propos tendant à troubler l’ordre public et outrage aux magistrats.
Dans un prêche, il avait récemment dénoncé «les gros moyens» utilisés pour l’organisation d’un festival dans la ville de Kayes «alors que l’état des routes dans la région se dégrade chaque jour». Selon lui, la somme engloutie dans cette « gabegie » aurait pu servir à réhabiliter la route Bamako-Kayes. Avant cela, l’imam avait vu accroître sa popularité sur les réseaux sociaux à travers ses sermons critiquant la gestion des crises énergétique et politique du pays.
Avant lui, le leader religieux Chouala Bayaya Haidara a été finalement placé sous mandat de dépôt et transféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako ce 20 décembre 2023, après avoir été présenté mardi au procureur Adama Coulibaly du pôle spécialisé de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de la commune VI. Il est accusé d’atteinte au crédit de l’État, et de la diffusion de propos mensongers de nature à troubler l’ordre public. Dans une récente vidéo, il a dénoncé ce qu’il qualifie de détention arbitraire notamment concernant Ras Bath, Rose Doumbia dit « Vie chère » mais également Madame Bouare Fily Sissoko.
L’instrumentalisation de la religion, des causes sociales et de la crise sécuritaire que traverse avec résilience notre pays est devenue sur les réseaux sociaux le sport favori de certains. Sont-ils tous de la 5e colonne, des traîtres à la nation, ou simplement des adversaires de la transition qui affectionnent donner un autre son de cloche ? Le mobile de beaucoup de ces pourfendeurs laissent malheureusement pantois. Et les arguties avancées pour plaider en faveur des religieux qui sont tombés dans les mailles du filet de la justice sont loin d’emporter les convictions.
Comment défendre, en effet, un chef religieux qui s’est religieusement tu lorsque les séparatistes, imbus de leur impunité et fort de leurs soutiens, ont déclaré la guerre au Mali, tué des soldats maliens, brulé des camps militaires, assassiné des civils maliens… et qui soudainement se retrouvent dans les valise d’une puissance étrangère appelant à négocier, non pas la reddition de l’irrédentisme, mais la paix entre ceux qui ont été défaits et qui ont fui et le Mali souverain dont l’armée vient de remporter une victoire historique ?
Qui est l’Imam Dicko pour être appelé par l’Algérie comme ‘‘partie’’ dans les pourparlers entre le Mali et les terroristes en fuite ? Qui a entendu l’Imam Dicko une seule fois appelant les rebelles à la cessation des hostilités contre l’armée malienne, à déposer les armes contre la patrie. Pourquoi maintenant, il prend son avion pour aller en Algérie en vue de parler entre le Mali et les terroristes maliens. N’avait-il pas le temps et les moyens de le faire ici au Mali au lieu de partir en Algérie pour inventer une piteuse tentative d’empoisonnement.
La vérité est que nos hommes de foi n’ont pas été brillants dans la lutte implacable contre le fléau du terrorisme et du banditisme organisé.
Alors de quel droit s’improvisent-ils en censeurs de la République après coup ? La critique est tellement facile…
En tout cas, Allah dit : « Et quand tu parles, sois juste !
Notre mère ‘Aishah – qu’Allah soit satisfait d’elle – a dit, tout en décrivant la façon dont le Prophète traiterait les autres, «Le Messager d’Allah ne s’est jamais plaint de la nourriture. S’il l’a aimé, il l’a mangé. S’il ne l’aimait pas, il l’a simplement laissé. (al-Bukhari et Musulman)
D’après Abdallah (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Le croyant ne critique pas les autres, ne maudit pas, n’est pas vulgaire ni impertinent ». C’est comme ça que doivent être nos Imams.
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