Danse traditionnelle ou moderne, balafon, tam-tam, djembé, en un mot artiste pluridisciplinaire, Ngolo Fassi Sogoba est un surdoué, une icône de la région de Ségou. Depuis 40 ans, il sillonne le Mali pour promouvoir l’art et la culture minianka.
A 61 ans, Ngolo Fassi Sogoba est l’une des figures emblématiques du cercle de Bla, région de Ségou. Depuis une quarantaine d’années, il fait rayonner l’art et la culture de son terroir à travers tout le Mali. Malgré l’âge, Ngolo Fassi peut tenir en haleine son public pendant quatre heures d’affilée.
« Ma vie c’est l’art. C’est la danse, le dounou et le balafon. Je vis bien tant qu’il y a la possibilité de danser», affirme le sexagénaire. Chef d’orchestre de la troupe Niôgô de Diaramana, Ngolo Fassi affirme avoir participé à 6 éditions de la biennale avec la troupe de Ségou. Il était le meilleur danseur de la région. « J’ai été à certaines éditions de la biennale à Bamako, à Ségou, à Kayes et celle du cinquantenaire à Sikasso. J’ai aussi participé à une formation, lorsque Feu général Moussa Traoré était au pouvoir, qui m’a ensuite conduit à Kidal, Tombouctou, Gao et un peu partout sur le territoire national. Je faisais aussi partie d’un groupe théâtral. On faisait des figures de danse, sans parler on envoyait des messages à travers des pas de danse », explique Ngolo Fassi.
Du haut de ses 1,82 m, avec sa troupe Niôgô, une spécialité de la localité, il procure de la joie à la population. Il est sollicité dans toute la contrée pour cette animation spécifique qui nécessite beaucoup de technicité et de dextérité. Dans sa troupe de treize artistes, tous les membres maîtrisent au moins un instrument de musique mais seuls trois savent chanter. La troupe est composée de femmes et d’hommes.
Patriarche d’une famille de plus de trente personnes, Ngolo Fassi a aujourd’hui un seul regret, celui de ne pas avoir pu faire d’album. « Je n’ai pas été à l’extérieur pour des rencontres artistiques, ni de reconnaissance nationale comme les prix ou les trophées et je n’ai pas fait d’album », regrette-t-il. « Mais, j’ai pris du plaisir et donné du plaisir au public. Je suis satisfait de ce parcours », affirme, joyeux, Ngolo Fassi.
Abdoul Karim Konaté
Source: Mali Tribune