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Neuvième forum de la coopération sino- africaine à Beijing : La montagne-a-t-elle accouché d’une souris ?

Rien qu’à en juger par les propos du Premier ministre Burkinabé, dressant le bilan du forum sino-africain, on en conclurait que cet énième forum n’a pas répondu aux grandes attentes et à l’espoir que les pays du continent avaient placés en lui. Seulement 50 milliards de dollars de promesses pour 53 pays soit moins d’un milliard de dollar d’investissement en trois ans et par pays. Ce forum comme tous les autres sommets, Russie-Afrique, Turquie-Afrique, Japon-Afrique, France-Afrique, USA-Afrique, pour ne citer que ces quelques sommets, sont la preuve que le développement de l’Afrique ne se dessinera pas ailleurs que sur le continent africain. D’où la cruciale question à quand le sommet « de l’Afrique pour l’Afrique  » afin que les africains puissent   prendre en main leur propre destin ? Les Présidents africains vont-ils arrêter de se ridiculiser en se précipitant  à l’invitation d’un tiers Etat pour aller parler du développement de l’Afrique ?

Le Forum sur la Coopération Sino-Africaine s’est achevé le vendredi 6 septembre 2024 avec un chapelet de promesses d’investissements sur le continent égrené par Xi Jinping et s’élèvant à 50 milliards de dollars. Ce montant, eu égard aux innombrables défis à relever, a été considéré comme dérisoire par certains participants, à l’instar du premier ministre Burkinabè. La question que beaucoup d’observateurs de la scène politique africaine se posent est celle de savoir si cette désillusion va provoquer une onde de choc et un sursaut d’orgueil qui donneront  à réfléchir aux chefs d’Etat du continent le plus riche en ressources de tous genres, mais très pauvre et sous-développé. Cette désillusion cuisante va-t-elle permettre enfin aux dirigeants de prendre le destin du continent en mains ? Ils doivent arriver à la conclusion que le développement de leurs pays ne se décrètera non seulement pas, mais ne se décidera non plus ailleurs que sur le continent d’où la nécessité de s’unir à l’image des Etats Unis d’Amérique, de l’Union Européenne, de la Chine continentale, de la Fédération de Russie. L’Afrique ne pourra trouver son salut que dans l’union, dans une synergie d’actions et dans la prise en main de son destin. Ce Forum comme tous les précédents ne seront jamais la réponse aux questions de développement du continent.

En effet, s’il est vrai qu’aucun Etat ne peut vivre en autarcie, recroquevillé sur lui-même, il est également de notoriété publique qu’un Etat n’a pas d’amis, mais des intérêts. Comme pour dire que les relations entre les pays africains et ceux d’autres continents sont généralement faites de dominants-dominés, autrement dit d’exploitation des immenses ressources avec très peu de retombées positives pour les pays qui regorgent ces ressources. Comment le continent qui regorge plus de la moitié des réserves mondiales en ressources minières, énergétiques, minérales peut-il être le continent le plus sous développé, où les images que le reste du monde retient de lui sont celles de la guerre, de la famine, des épidémies et d’instabilité politique  chronique sans que cela n’émeut aucun dirigeant africain ?  Les différents sommets organisés entre les pays dits développés ou puissants économiquement et l’Afrique ne sont qu’une manière subtile pour ces pays d’étendre leurs sources d’approvisionnement en matières premières et c’est également  la preuve de cette exploitation de l’homme par l’homme.

A quand le sommet « de l’Afrique pour l’Afrique » afin que les africains puissent prendre en main leur propre destin ?

Après plus de soixante ans d’indépendance de la plupart des Etats africains, le continent est toujours à la traine. Il reste la proie facile de ceux qui ont accepté de travailler pour se développer. Le hic est que les dirigeants n’en sont même pas conscients, eux qui doivent tracer la voie à suivre. Ils ne sont préoccupés que par la préservation de leurs pouvoirs voire leurs intérêts égoïstes. Si ne sont pas des coups d’Etat à répétition, ce sont des confiscations du pouvoir avec leur lot de clientélisme, de corruption et de mauvaise gouvernance, annihilant tous les efforts de développement. Tant que l’Afrique ne trouvera pas de solution à son problème de gouvernance en mettant en place des institutions fortes en lieu et place d’hommes forts, tant qu’elle ne s’unit pas, tant qu’elle ne cherche pas à agir par elle en mettant ses propres ressources humaines au travail pour réfléchir sur les modèles de développement qui sied au continent, elle restera longtemps la risée du monde, exploitée à satiété par les grandes puissances et ne se développera guère. Donc il y a nécessité de s’unir pour non seulement compter dans le concert des nations prospères, mais aussi et surtout prendre en main son destin qui n’est nullement controversé, selon les détracteurs, fait de guerres fratricides, communautaires, des famines, des maladies, mais un continent qui regorge d’immenses richesses non explorées et non exploitées. Les ETATS UNIS D’AFRIQUE SERAIT LA SOLUTION IDOINE.

Les Présidents africains vont-ils arrêter de se ridiculiser en se précipitant   à l’invitation d’un tiers Etat pour aller parler du développement de l’Afrique ?

Il est temps avant qu’il ne soit trop tard d’arrêter de se ridiculiser aux différents foras organisés en dehors du continent pour parler du développement de l’Afrique. Les Chefs d’Etats  africains doivent être maintenant chatouillés dans leur orgueil en voyant défiler sur toutes les télévisions du monde et sur les réseaux sociaux des images montrant un seul homme, puissant soit-il, entouré de cinquante-trois autres pour parler du développement de leurs pays. Le ridicule est d’autant plus grand quant au finish ils ne retournent que bredouille avec seulement des petites promesses d’une modique somme de 50 milliards de dollars US d’investissements  pour 53 pays et sur trois ans. L’Afrique ne doit pas continuer à être la risée du monde alors qu’elle possède d’immenses richesses que le reste du monde convoite. Pour qu’elle soit maîtresse de son destin il faut qu’elle s’unisse, ensuite qu’elle prenne conscience de sa capacité à prendre en main son destin et que ses ressources humaines soient bien formées et être capables  de dessiner l’avenir du continent. Cette voie que l’on peut considérer comme celle du salut ne pourra être tracée qu’après avoir accompli des principes de bonne gouvernance, avec son corolaire de stabilité et de paix.

Youssouf Sissoko       

 

Source:  L’Alternance

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