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Négociations Gouvernement-Rebelles: Mnla-Hcua lèvent la suspension du dialogue

Le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, a eu une séance de travail avec des représentants des mouvements armés du Nord-Mali (Mnla-Hcua), rapporte un communiqué de presse de la direction de la communication de la présidence du Faso publié hier dimanche.

MNLA CADRES KIDAL

Blaise Compaoré s’est longuement entretenu avec les représentants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), du Haut Conseil de l’Unité de l’Azawad (Hcua) et du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa) sur la problématique de relance du dialogue au Mali.

A l’issue de l’audience avec le médiateur, le porte-parole des groupes armés, Ibrahim Ag Assaleh, a déclaré que leur coordination est favorable à la levée de la suspension de leur participation au sein des organes de l’accord de Ouagadougou, en particulier celui du comité de suivi et d’évaluation, et la commission technique mixte de sécurité.

« La période de suspension temporaire de notre participation au processus de dialogue inclusif nous a donné l’occasion de mener des concertations internes entre mouvements du Nord-Mali et des échanges de clarification avec le médiateur », a-t-il poursuivi.

Ibrahim Ag Assaleh a expliqué que cette période a également donné lieu à des échanges constructifs avec le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali, président du comité de suivi et d’évaluation de l’accord.

Selon Assaleh, les mouvements armés ont réaffirmé leur engagement à « mettre en commun leurs efforts » pour résoudre la crise malienne.

L’ACTION DE BERT KOENDERS, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DE BAN KI-MOON

On se rappelle que ces groupes armés avaient annoncé s’être retirés du processus de négociation, le 26 septembre 2013, prétextant que le Gouvernement malien ne respectait pas les dispositions de l’Accord préliminaire signé entre les deux parties, le 18 juin dernier à Ouagadougou et qui avait permis l’organisation de l’élection présidentielle, prévoit un retour progressif des forces de défense et de sécurité maliennes à Kidal et un cantonnement des combattants rebelles sur des sites de regroupement.

A la suite de cette annonce, les groupes rebelles ont mené des attentats contre les positions des forces militaires à Kidal et ont tenté de piller l’agence de la Banque Malienne de Solidarité (Bms-sa). Finalement ce sont les troupes de la Minusma qui se sont interposées entre les forces loyalistes et les rebelles.

De retour de Paris où il effectuait une visite officielle, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a ordonné la libération, mercredi dernier, de 24 membres du Mnla qui avaient été faits prisonniers par les forces armées maliennes.

C’est dans ce contexte que le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Mali, Bert Koeners, a eu un entretien avec le président Compaoré, le vendredi 05 octobre à Ouagadougou.

A sa sortie d’audience avec le président Blaise Compaoré , M. Konders a dit être venu faire le point de la situation au Mali après les violences survenues fin septembre dans le nord.

Puis il a indiqué que les conditions sont désormais réunies pour la reprise du dialogue inclusif conformément aux accords de Ouagadougou. “Nous avons fait le point sur la situation au Mali. Comme vous le savez, elle s’est améliorée après les élections ; maintenant qu’il y a un retour de constitutionnalité, ça donne beaucoup d’espoirs”, a déclaré M. Bert Koenders.

Aussi a-t-il ajouté que: “Je suis venu aussi pour discuter avec le médiateur pour assurer que les pourparlers inclusifs, les discussions entre les acteurs reprennent”, a souligné le diplomate onusien, ajoutant que maintenant les parties doivent parler ensemble dans le contexte de la résolution du Conseil de Sécurité.

M. Koenders trouve qu’en général, la sécurité s’est beaucoup améliorée au Mali. “Il y a eu un grand changement positif, mais au même moment il y a eu des accrochages qui ne sont pas bons”, s’ est-il inquiété, précisant que la seule solution est la reprise des pourparlers entre les parties. “C’est important maintenant que le plus vite possible les pourparlers entre les parties reprennent”, a conclu le représentant de l’Onu.

Le lendemain samedi 05 octobre, dans un communiqué publié par la Minusma à Bamako, le Représentant spécial du Secrétaire général (Rssg) pour le Mali, M. Albert Koenders, a déclaré que « les conditions pour la reprise prochaine des pourparlers sont maintenant réunies. Les libérations progressives de détenus de la part du Gouvernement malien et du Mnla ont en particulier permis de rétablir progressivement la confiance entre les parties.”

Monsieur Koenders fera le point sur la situation sécuritaire et politique du Mali lors des prochaines discussions au Conseil de sécurité à New York le 16 octobre 2013.

LES REBELLES ACCEPTENT L’APPEL DE BERT KOENDERS

Toujours dans la journée du samedi 05 octobre, les rebelles du Mnla-Hcua-Maa ont annoncé qu’ils reprenaient les négociations de paix avec le Gouvernement, neuf jours après les avoir suspendues unilatéralement. L’annonce, effectuée par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, le chargé des relations extérieures du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), au sortir d’une audience à Ouagadougou avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne.

« Désireux de créer un climat de confiance réciproque pour la poursuite du processus de paix, réaffirmant notre attachement à l’esprit de l’accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali, (nous) déclarons la levée de la suspension de notre participation au sein des organes de l’accord », a lu M. Assaleh devant la presse. Les rebelles ont indiqué avoir pris « acte des engagements récemment pris par les nouvelles autorités maliennes et la main tendue d’Ibrahim Boubacar Kéïta en vue d’une pleine et entière mise en oeuvre des mesures de confiance prévues par l’accord ».

Néanmoins, le vice-président du Mnla, Mahamadou Djeri Maïga, a tenu à expliquer les raisons qui avaient prévalu à ladite suspension. A ses dires, c’était parce que « Depuis l’investiture du nouveau président, on a l’impression que pour le nouveau pouvoir la paix est retrouvée, que le terrain a été conquis et que donc il n’y a plus de problème. Mais la vérité est autre ». « L’accord (de Ouagadougou) n’est que préliminaire. C’est maintenant que les discussions sérieuses vont démarrer et c’est à travers ces discussions que nous saurons quel type de statut nous aurons pour l’Azawad », a-t-il poursuivi, dans un entretien avec l’Afp.

« Le problème de l’Azawad ne saurait être un problème de terrorisme et de développement, a observé Mahamadou Djeri Maïga. C’est un problème politique qu’il faut gérer. Les uns et les autres doivent le comprendre. »

Selon les observateurs, l’acceptation des groupes rebelles à rejoindre la table de négociation pour une reprise des pourparlers est un bon signe pour le processus de paix au Mali et une résolution définitive des problèmes du Nord-Mali.

Rassemblé par Baba SANGARÉ 

Source: Nouvel Horizon

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