A la fin de la première rencontre du bureau de la fédération régionale du RPM qui s’est tenue le dimanche 17 décembre 2017 à Sikasso, le président Nango Dembélé, non moins ministre de l’Agriculture, a énuméré les préoccupations et les grandes lignes discutées au cours de ladite rencontre. Il évoque la vision de la fédération pour les échéances électorales de 2018, le bilan du président IBK, mais aussi mobilisation des tisserands pour aborder 2018. Lisez.
le président, vous venez de rencontrer les membres du bureau de la fédération régionale, peut-on connaître les grandes lignes de cette rencontre ?
Effectivement, on vient de terminer la première réunion du nouveau bureau de la fédération de la section RPM de la région de Sikasso. Il y avait principalement quatre points à l’ordre du jour. Le premier point consistait à donner l’information sur le rôle d’une fédération dans l’animation des sous-titres du parti à la base et ses relations avec le bureau politique national. Ensuite, il fallait décrire le rôle attendu de chaque membre pour éviter les confusions et l’insociabilité et clarifier le jeu pour que chacun sache en tant que membre, quel est son rôle et quelle partition il doit jouer pour qu’on ne se marche pas sur les pieds.
Le deuxième point qui a été largement discuté était la mise en place d’une commission qui va proposer, comme le veulent les statuts, un programme de 3 ans assorti d’un budget. Ce qui est important par rapport à ce programme, c’est l’année d’élection 2018. Il y a trois échéances électorales qui attendent la fédération, notamment les élections locales régionales, l’élection présidentielle et les élections législatives. Nous devrons remobiliser l’ensemble des structures de notre parti en passant par les sections, sous-sections et comités au niveau des villages, former nos militants, élargir la base du parti et créer des sympathies avec les diverses associations qu’on rencontre dans la région pour mieux nous positionner par rapport aux échéances futures. Car, nous voulons gagner toutes ces échéances.
Le troisième point était un peu dans les questions diverses. Là, j’ai beaucoup mis l’accent sur l’emploi des jeunes. Ce qui est une préoccupation essentielle pour le parti, non pas pour faire plaisir aux jeunes, mais simplement parce que la jeunesse est la sève de la nation malienne. Le chômage des jeunes nous brise le cœur à tous, les jeunes peuvent apporter une grande contribution à l’économie et à la croissance de ce pays. Il faut seulement leur donner les possibilités de montrer de quoi ils sont capables. Nous avons tous été des jeunes et je crois qu’aujourd’hui, c’est la préoccupation du Président de la République.
Au niveau de la population, nous avons considéré cette question comme la priorité des priorités : la mobilisation de la jeunesse et les perspectives d’emplois et d’auto-emplois. Aussi, les jeunes peuvent se présenter, nous allons élaborer des stratégies par rapport à cette action. Personnellement, en tant que président de la fédération, je vais y veiller et j’y tiens beaucoup. Voilà en gros, ce que nous avons débattu lors de cette première réunion qui s’est très bien déroulée. Nous avons donné la parole à tous et tous ont été écoutés. Avec le dialogue et l’écoute mutuelle, nous sommes parvenus à nous mettre au-dessus de la passion car en certains moments, les esprits commençaient à s’échauffer. Au Mali je l’ai toujours dit, la démocratie marche si on met tout le monde sur le même pied d’égalité. Il faut donner l’occasion à chacun d’exprimer son opinion, il peut ne pas être d’accord avec les uns et les autres, mais il faut que chacun donne son opinion. C’est de cela qu’il s’agit, personne ne peut développer ce pays seul, c’est un travail collectif.
Le président, est-ce qu’on peut retenir par la mise en place de cette commission, que c’est le démarrage de la machine pour la réélection du Président de la République ?
Bien sûr, nous sommes des gens en ordre de bataille et avec la mise en place de cette commission, nous devons nous retrouver le 14 janvier à Bougouni pour amender et adopter ce plan de bataille si possible avec son budget. Et la dynamique a été créée lors de la visite du Président dans la région. Nous voulons entretenir cette flamme, nous ne voulons pas que cette dynamique meure. Nous allons plutôt maintenir cette dynamique pour faire revivre toutes les structures de base du parti et les structures affiliées, celles des femmes, des jeunes, surtout les comités au niveau des gros villages pour que nous puissions avoir des répondants.
Au-delà de la bataille des élections, nous voulons aussi faire connaître le bilan du Président de la République aux habitants de la population de Sikasso. Il est positif en ce qui concerne le monde rural, les infrastructures, les outils de défense et de sécurité. Je crois qu’il y a des réalisations qui ont été faites pour que ça se sache, c’est le rôle de la fédération de les faire connaître aux populations pour qu’au moment venu, elles puissent faire un choix basé sur des faits et non sur la spéculation ou les promesses.
Le président, vous avez brillamment relevé le défi lors de la visite du Président dans la région de Sikasso. Un autre défi vous attend avec sa visite annoncée à Koutiala. Peut-on s’attendre à un autre exploit ?
Ce qui s’est passé à Sikasso, on appelle cela un travail collectif bien que la fédération ait joué sa partition, mais aussi l’ensemble des populations sont à saluer. C’est ce que j’ai dit aux gens, sortez, mobilisez-vous pour accueillir votre Président. Mais s’il n’y avait pas d’amour entre le Président et la population, les gens ne seraient pas sortis. Contrairement à ce que certains ont tendance à annoncer, il faut d’abord que les populations se sentent dans le besoin de rencontrer et de voir leur Président. Il y a ces liens entre le Président et la population du Kénédougou. A Koutiala, il a toujours été bien accueilli et lui-même le sait, chaque fois qu’il est passé à Koutiala, il a versé des larmes parce que c’est chez lui, c’est sa ville natale. Je crois que l’accueil ne fera pas défaut à Koutiala et pour nous, ce sont ses parents qui vont l’accueillir là-bas, le travail sera beaucoup plus facile. Nous attendons vraiment que les gens sortent massivement, surtout le monde rural à qui le Président a consacré 15% du budget. Je l’ai dit à Cotonou et partout où j’ai fait des conférences sur le développement agricole, je suis revenu là-dessus, c’est rare de voir qu’au monde rural, on accorde 15% du budget d’un pays.
Le président, est-ce-que vous êtes satisfait du bilan d’IBK ?
Je suis personnellement satisfait du bilan d’IBK à plus d’un titre. Je suis un agroéconomiste de formation et dans les années 90, quand j’étais encore à l’université dans le système américain, nous avons fait le lobbying pour qu’on puisse augmenter la part des budgets au secteur. On ne peut pas développer l’Afrique sans au préalable développer le secteur agricole. Et IBK a consacré 15% du budget alors que Mapoutou a demandé 10%, vous comprenez ma satisfaction ? Ma carrière, c’était d’attirer l’attention des dirigeants en Afrique, sur le fait que le secteur agricole est tellement important pour le développement, la création d’emplois, la recherche, qu’ils doivent porter toute l’attention à ce secteur. Alors IBK l’a fait, moi je suis totalement satisfait. Le reste, c’est à nous techniciens de le faire, le Président a fait sa part, il reste à ces 15% productifs qu’à terme, ils puissent réduire la pauvreté du monde rural, améliorer le niveau d’emploi pour notre jeunesse.
Pour cette année électorale de 2018, quel appel lancez-vous à l’ensemble des tisserands du Mali pour une éventuelle réélection du Président IBK ?
Je pense que les tisserands sont pratiquement en train de s’organiser. La dernière rencontre entre le bureau politique national et le Président de la République en est un témoignage. Deuxièmement, le dernier congrès a demandé la mise en place des fédérations et aujourd’hui, sur l’ensemble du territoire, tous les bureaux de fédération des régions sont déjà opérationnels. Ce qui va donner un coup de pouce pour l’animation des différentes structures du parti au niveau local, sur l’ensemble du territoire. Le parti s’y organise depuis longtemps, les réunions du BPM, les réunions des fédérations, tout cela concourt à affiner notre stratégie, à renforcer notre capacité de mobilisation pour qu’au jour J, notre candidat, notre champion soit élu sans difficulté.
Propos recueillis par Drissa Togola
Le président des FARE, Modibo Sidibé à l’URTEL : “Il est difficile de se préoccuper
d’un secteur sans aller à son écoute”
Pour mieux s’imprégner des préoccupations et des conditions de travail des radios, le président des FARE An Ka Wuli, Modibo Sidibé et des militants de son parti se sont rendus au siège de l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL) à l’ACI 2000. C’était le mercredi 20 décembre 2017 en présence des membres du bureau de l’URTEL.
Dans une présentation sommaire, le président de l’URTEL, Bandiougou Danté, a affirmé que l’union compte 387 radios affiliées. Mais, elle est confrontée à d’énormes difficultés qui sont entre autres le souci de la professionnalisation et de la numérisation, le manque de recette pour faire face aux dépenses et l’application des textes qui régissent les radios.
Selon le président des FARE, il est difficile de se préoccuper d’un secteur sans aller à son écoute. C’est pour cette raison qu’il a voulu rencontrer les membres de l’URTEL afin de s’imprégner de leurs difficultés. Après les différentes présentations et interventions, Modibo Sidibé est parvenu à la conclusion que le problème qui se pose est l’intelligence et l’application des textes. Il a aussi noté un problème de compréhension de ceux qui sont chargés d’appliquer les textes. « Les FARE veilleront, après avoir reçu le cahier de charges qui parle de l’armature législative et règlementaire des textes, à ce que cette armature ne tue pas la liberté, que ceux qui sont chargés de l’application des textes ne le fassent pas avec un autre esprit que l’esprit républicain et que l’argent ne tue pas l’application des textes », a-il-déclaré.
Pour Modibo Sidibé, la liberté c’est la règle qu‘il faut respecter. Au cours des échanges, il a rassuré les membres de l’URTEL que tout rentrera dans l’ordre et que le pouvoir de l’argent ne primera pas sur la liberté. Car, dit-il, si c’est le cas, la radio ne serait plus un outil de développement. « Ceux qui ont un souci de développement savent bien que la radio est un outil incontournable pour le développement. Par ailleurs, les FARE sont prêtes à engager des discussions plus poussées avec l’URTEL pour trouver ensemble des issues favorables. Les radios ont été envahies, ces derniers temps, par de nouvelles procédures non adéquates, mais la procédure doit être la transparence et cela passe forcément par les acteurs. Dans le secteur des radios, il y a beaucoup à faire, mais il faut aussi le faire dans les règles de l’éthique et de la déontologie. La refondation de l’administration passe forcément par la refondation de certains secteurs. Si on veut un Etat fort, il faut le réformer et la réforme de l’Etat c’est la réforme de l’administration et des secteurs ».
Drissa Togola
Le Challenger-Mali