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Mutuelle panafricaine de gestion des risques : L’utilité rime avec l’unanimité !

Les intervenants à la tribune de la 7ème session de la Conférence des parties à l’African Risk Capacity (ARC) ont reconnu l’utilité de l’institution et invité les pays africains à s’approprier le mécanisme.

Le siège de la Commission de l’Union Africaine à Addis-Abeba en Ethiopie a abrité les 31 mars et 1er avril 2019 la 7ème session de la Conférence des parties de l’African Risk Capacity (ARC) ou la Mutuelle panafricaine de gestion des risques.

Selon le Directeur général de l’ARC, Mohamed Beavogui, « le cyclone Idai qui a ravagé l’Afrique Australe nous rappelle la nécessité de trouver rapidement des solutions pour faire face aux désastres provoqués par les risques climatiques ». Les désastres climatiques tels que les cyclones, les sécheresses et les inondations augmentent en fréquence et en amplitude, a-t-il souligné.

En citant un rapport des Nations Unies sur la Stratégie Internationale pour la Réduction des Risques, le patron de l’ARC dira qu’entre 1998 et 2017, les pays victimes de désastres climatiques ont subi des pertes économiques directes d’environ 2,900 milliards de dollars, dont 2,200 milliards sont directement attribués aux désastres climatiques. «L’Afrique est la région la plus vulnérable aux désastres naturels et aux impacts du changement climatique malgré sa très faible contribution au réchauffement global», a déclaré Mohamed Beavogui.

Selon lui, les effets économiques et sociaux des désastres climatiques et des flambées épidémiques en Afrique ont été estimés à 53 milliards de dollars en 2014. Il a évoqué la dépendance du continent africain de l’assistance des donateurs et la souffrance des populations affectées en attendant l’arrivée de l’aide internationale.

37 millions de Dollars US à 4 des Etats membres

De 2014 à 2018, l’ARC a signé des accords d’entente avec 25 Etats membres signataires du traité. Pendant la même période, l’institution a appuyé la mise en place des Groupes Techniques de Travail dans 20 Etats membres. Depuis 2014, elle a contribué à l’appui technique et au renforcement des capacités des experts nationaux dans 17 Etats membres.

Plus de 3500 participants dans l’élaboration des plans de contingence, plus de 3900 participants ont été formés sur la personnalisation d’Africa RiskView, l’outil de modélisation et de gestion des risques de sécheresse. Plus de 3800 participants ont été formés sur la sélection des paramètres de transfert de risque liés à la sécheresse. «Notre objectif dans ce domaine est d’avoir dans les Etats membres des groupes d’experts capables de prendre les commandes de toutes les opérations du programme de l’ARC dans leurs pays respectifs », a fait savoir Mohamed Beavogui.

A ses dires, 12 Etats ont obtenu du Conseil d’Administration de l’institution, le certificat de conformité de bonne pratique, la condition nécessaire pour souscrire à l’assurance ARC. « De 2014 à 2018, les Etats membres ont payé au total 66 millions de Dollars US pour souscrire à 27 polices d’assurance de l’ARC contre la sécheresse. Cela a permis d’apporter cumulativement une couverture d’environ 500 millions de Dollars US à près de 50 millions de personnes vulnérables. L’assurance ARC a déclenché le payement d’un montant total de près de 37 millions de Dollars US à 4 des Etats membres ayant souscrit à l’assurance ARC. Ce montant a été utilisé pour apporter une assistance urgente à plus de 2 millions de personnes à travers la distribution de denrées alimentaires et le transfert monétaire. Le payement a également servi à l’achat d’aliments pour plus d’1 million de têtes d’animaux domestiques (bovins et petits ruminants) appartenant aux populations affectées par la sécheresse. Enfin, une partie de l’argent a été utilisée pour l’achat de 31 mille tonnes de maïs pour la reconstitution du stock stratégique de sécurité alimentaire dans un des Etats membres », a déclaré le DG de l’ARC.

Malgré ces excellents résultats, le pool d’assurance n’a pas connu une croissance satisfaisante pour générer tous les bénéfices escomptés de la mutualisation et de la diversification des risques. Parmi les difficultés empêchant cette croissance, le Directeur général de l’institution a cité les difficultés de paiements des primes par les Etats membres, la compréhension limitée des principes de l’assurance en général et de l’assurance paramétrique, en particulier, le manque d’outils de financement complémentaires à l’assurance. « L’étude de faisabilité de l’ARC conduite en 2010, avait recommandé qu’au moins un outil complémentaire à l’assurance ARC était nécessaire. Il s’agit des fonds de réserve. Ces fonds devraient permettre de répondre à des sécheresses localisées de moindre ampleur pour lesquelles l’assurance paramétrique ne se déclencherait pas », a ajouté Mohamed Beavogui. L’ARC, a-t-il détaillé, a engagé des réflexions pour trouver des solutions idoines pour soutenir sa croissance, améliorer l’efficacité et l’efficience de l’institution et poser les jalons pour la durabilité de son programme dans les Etats membres. L’institution a travaillé avec la Banque Africaine de Développement (BAD) pour mettre en place l’Initiative Africaine de Financement des Risques de Catastrophe (ADRiFi en anglais). Il s’agit-là d’un système qui permet de renforcer la capacité des Etats membres dans l’évaluation des risques liés au climat et leurs coûts, mais aussi de les assister dans le payement de leurs primes d’assurance.

L’ARC travaille à la mise en place d’un fonds d’appui aux risques de base qui permettra de mettre à la disposition des Etats membres détenteurs de police d’assurance des ressources. « Pour améliorer la fiabilité de notre modèle de sécheresse et ceux en cours de développement, une révision des activités de recherche est en cours pour les rendre plus efficientes, plus proches et plus adaptés aux réalités de nos Etats membres », a expliqué Mohamed Beavogui.   Les réformes institutionnelles permettront à l’Agence de l’ARC et à sa branche assurance (ARC Ltd) de fonctionner de façon optimale, complémentaire, efficace et efficiente. La révision à mi-parcours de la stratégie (2016-2020) et la prise en compte des demandes et suggestions reçues des Etats membres, du Conseil d’Administration et des partenaires feront de l’ARC une référence dans son domaine.

Tout en exprimant sa profonde gratitude pour la confiance placée en sa modeste personne pour diriger l’institution, Mohamed Beavogui a réaffirmé sa volonté de ne ménager aucun effort pour faire de l’ARC une institution à l’écoute et au service de ses Etats membres, une institution moderne qui offre des outils et des produits de qualité à ses Etats-membres, à moindre coût.

Lenteur dans le paiement des primes par les pays

L’ARC, a reconnu Mme Angeline Rudakubana, Directrice des liaisons au Bureau du Programme Alimentaire Mondial (PAM) auprès de l’UA, est un exemple qui montre la voie pour un meilleur partenariat avec les pays africains. Le PAM s’engage à travailler avec l’ARC, a-t-elle souligné. Si l’Afrique a montré au monde qu’elle peut assurer la protection des populations avec des plans de contingence, Monsieur Tosi Mpanu Mpanu, ambassadeur de la République démocratique du Congo et membre du Conseil d’administration de l’ARC s’est dit préoccupé par la non ratification du traité de l’institution par plusieurs pays de l’UA.

Le Président de la conférence, Lamin B. Dibba, ministre gambien de l’environnement, du changement climatique et des ressources naturelles, a rappelé quelques initiatives prises par son pays comme la création d’un conseil ministériel sur les questions climatiques et d’un fonds d’appui au climat. Il a rassuré l’assistance de l’engagement de son pays à soutenir l’ARC.

Selon la Commissaire de l’économie rurale et de l’agriculture de la commission de l’Union Africaine, Mme Josefa L. C. Sacko, des études ont également montré que l’Afrique souffrait de manière disproportionnée des effets néfastes des catastrophes naturelles.

L’Afrique subsaharienne, a-t-elle souligné, a connu plus de 2 000 catastrophes depuis 1970. Ces catastrophes entraînent des pertes en vie humaine et en infrastructures. « Face aux menaces posées par les risques de catastrophe, l’Union africaine a créé l’African Risk Capacity (ARC), une agence spécialisée fondée sur un traité qui aide les États membres de l’Union africaine à améliorer leur capacité à mieux planifier, préparer et réagir aux événements extrêmes et aux catastrophes naturelles », a-t-elle souligné.

La commissaire en charge de l’économie rurale et de l’agriculture de la commission de l’UA a rappelé que l’ARC est plus que jamais nécessaire. Les raisons de son optimisme sont, entre autres,  la signature du traité de l’ARC par plus de 50% des États membres de l’UA, la mobilisation de plus de 50 millions de dollars par les 8 pays ayant souscrit au pool d’assurance. « Malgré les progrès réalisés, de moins en moins de pays sont en mesure de payer leurs primes », a regretté Mme Josefa L. C. Sacko.

Elle a appelé la conférence à se concentrer sur les solutions permettant une plus grande participation des États membres au programme ARC et une augmentation du nombre de pays participant au pool d’assurance. Mme la Commissaire a remercié le personnel et tous les partenaires de l’institution avant de les inviter à accentuer leur soutien.

Chiaka Doumbia…envoyé spécial à Addis-Abeba

 

Source: lechallenger

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