Le président de la Ligue démocratique pour le Changement, Moussa Sinko Coulibaly montre enfin sa position face à l’imbroglio qui s’installe au sujet électoral dans le pays. Alors que les plus hautes autorités travaillent d’arrache-pied pour l’adoption d’une nouvelle constitution puis la tenue des élections communale, législative et présidentielle, le général à la retraite se veut une solution très simple pour la fin de l’ère transitoire.
De nos jours au Mali, les défis sécuritaires sont énormes. « Nous sommes dans une situation qui est très difficile », dévoila le général à la retraite. Ce qui fait que l’urgence demeure la tenue des élections pour la fin de la période transitoire. Avec les travaux de réformes institutionnelle, électorale, politique et administrative en cours, de nombreux observateurs trouvent difficile, voire impossible de respecter le chronogramme électoral. Beaucoup sont ceux qu’estiment, d’ores et déjà, que les autorités de la transition pourraient, malgré leur engagement vis-à-vis des Maliens et de la communauté internationale, tenir leurs paroles en tenant les élections conformément aux délais impartis. Pour le général Moussa Sinko Coulibaly, les autorités de la transition, tant soutenues à l’extérieur et à l’intérieur du pays, doivent plutôt s’attaquer à ce qui est prioritaire. « La seule élection qui vaut aujourd’hui, voire qui peut être utile pour nous aujourd’hui est l’élection présidentielle. Concrètement, dit-il, ça nous permettra de redevenir fréquentables et de pouvoir discuter avec les autres pays ». En lieu et place des nombreuses réformes en cours, la tenue de la présidentielle peut non seulement permettre au Mali de sortir de la phase transitoire, mais d’avoir aussi cette légitimité dont tout chef d’Etat ou Président de la République a besoin pour conduire ses actions. Aussi, argue le politique, cela permettra aux investisseurs de travailler dans le pays. La transition est une période d’exception. Et lorsqu’on est dans une période d’exception, argue le politique, il faut essayer de revenir le plus rapidement possible à une situation de normalité et de fonctionnement régulier des institutions du pays. « C’est tout ce que nous sommes en train de défendre », a-t-il dit via l’émission débat politique dénommée ’En toute liberté’’ de Joliba TV. Suite au coup d’Etat du 18 août 2020 contre le régime de Boubacar Keïta, les autorités avaient promis de tenir les élections courant 18 mois. Mais les élections n’ont pas pu avoir lieu conformément à cette première date. Les mêmes autorités se sont engagées à tenir les élections conformément à un nouveau chronogramme. « On est parti pour terminer la transition en 2024. Je pense que nous devons tout faire pour tenir les élections présidentielles à cette date, ou même avant cette date. Ce qui va nous permettre de franchir un cap », suggère le président de la Ligue. Parce qu’aujourd’hui, poursuit Moussa Sinko, les difficultés économiques que le pays traverse ne sont pas forcément liées à un problème économique en tant que tel. Parce que presque tous les opérateurs économiques du pays sont, selon lui, étouffés aujourd’hui. Ce contexte est en partie lié à la situation politique que le Mali vit présentement. Ce n’est pas tout. Les difficultés avec la CEDEAO, celles avec l’UA et la communauté internationale sont dues à la transition. « Je pense que toutes les autres élections pourront être tenues après les présidentielles ». Pour Moussa Sinko, il faudra laisser la révision de la constitution à une nouvelle équipe qui sera élue suite aux élections.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS