L’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, en la personne de Moussa Mara, ne fait plus partie des challengers déclarés à la présidentielle du 29 juillet 2018. Membre de la « Convention des bâtisseurs », une coalition d’opposants, il a désormais officialisé à travers un communiqué de se ranger derrière le candidat, le Dr Cheick Modibo Diarra, pour assurer une qualification au second tour.
Dans sa déclaration, Mara signale que le Dr Cheick Modibo Diarra est son candidat, car il estime que l’homme est installé dans la tête de nos compatriotes comme quelqu’un de crédible sur lequel on peut compter. Par la même occasion, il ajoute que l’homme illustre aussi le changement auquel le parti YELEMA aspire : « il est neuf, non issu du sérail politique, et il a un corpus idéologique proche du notre, notamment en matière de lutte contre la corruption ».
Quant à la question d’une entente avec Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé, la réponse de Mara est claire : « Soumi et Tiébilé ne représentent pas le changement auquel nous aspirons. J’estime que leur stratégie, qui consiste uniquement à avoir le président en ligne de mire, est électoralement risquée. Cela les fait passer pour des agités qui prônent les manifestations de rue ».
Mara estime que les Maliens aiment le consensus, le calme et la tranquillité. Mais qu’ils refusent les extrêmes. Pour cette raison, il soutient que si l’opposition adopte cette stratégie extrémiste, le pouvoir aura un boulevard devant lui pour jouer la carte de la force tranquille et de l’unité nationale.
Bref, Mara signale que Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé ne sont pas en train de prendre la bonne direction. « Leurs discours pourrait se résumer par ôte toi de là que je m’y mette, mais ce qu’ils vont y faire, ils ne le disent à personne. Ils n’ont pas d’autre projet que de remplacer IBK. Le notre est de changer le système qui a enlisé le Mali depuis une trentaine d’années et dont ils sont tous membres, IBK comme eux ».
Et Mara de marteler: « Je pense que le président sortant doit être remplacé. Si nous ne sommes pas au second tour et qu’IBK se retrouve face à un opposant, je pense qu’il faudra soutenir cet opposant ». Avant de poursuivre sur la gouvernance actuelle au Mali : « IBK donne l’impression d’être étranger dans la gestion de l’État. Juste un exemple : la priorité absolue du Mali est la sécurité. Le président en est le premier responsable. Il a un outil privilégié pour cela : le conseil de défense. Ce conseil se réunit deux ou trois fois par an depuis que le président est au pouvoir, généralement quand il y a une crise ou une attaque importante. Il se réunit, prend quelques mesures et c’est terminé. Il n’y a pas de gouvernance homogène de la sécurité ».
Pour Moussa Mara, le président IBK fonctionne comme s’il n’était pas intéressé par son pays. « Sur tous les grands dossiers – le Nord, la lutte contre la corruption… –, nous ne sentons aucune prise en main. Je lui reproche donc sa gestion, qui ne changera pas. La situation se dégrade. L’avenir même de notre pays est en cause ».
Et Mara de conclure : « Si le président est opposé à quelqu’un d’autre, il faudra choisir cette personne. C’est une question d’urgence nationale ».
Mariam Konaré
Nouveau Réveil