L’ancien Premier ministre demande de la clarté sur la tenue d’élections cette année. Moussa Mara appelle aussi à agir contre la menace des groupes djihadistes.
Moussa Mara était dimanche (07.01.23) devant la presse pour “partager ses inquiétudes et faire ses propositions autour du fonctionnement du processus de transition en cours dans le pays”.
Dans un document publié le même jour et intitulé “Appel pour sauver la transition “, Moussa Mara appelle les Maliens à l’unité nationale pour faire face aux défis du moment. Pour l’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keita “les autorités de la transition doivent s’ouvrir, discuter avec l’ensemble des composantes de notre pays, dont la CMA, pour que ce dialogue intermalien ait des chances de réussite. Ce sont les parties en conflit qui doivent se parler et au-delà des parties, l’ensemble du pays.”
Moussa Mara insiste “qu’il ne faudrait pas oublier les Maliens, nos compatriotes qui sont engagés dans l’aventure terroriste. Parce que les groupes terroristes ont plus d’impact sur la sécurité de notre pays que la rébellion”, ajoute-t-il.
Dialogue inter-malien
Un avis que ne partage pas Younouss Soumaré du CDM, le Collectif pour la défense des militaires, une organisation de la société civile qui soutient les autorités de la transition au Mali.
“La CMA n’a pas voulu déposer les armes depuis la signature de l’accord d’Alger en 2015. Jusqu’en 2023, la coalition des mouvements de l’Azawad a continué à attaquer nos forces armées de défense et de sécurité. Vous avez vu ce qui s’est passé lors de la remise des emprises de la Minusma telles que Ber, Tessalit, Aguelhok et tout récemment Kidal. Dire que la CMA veut l’unicité du Mali, c’est une erreur qu’il ne faudrait pas commettre. Elle ne peut donc pas prendre part à ce dialogue inter-malien”, affirme Younouss Soumaré.
Moussa Mara est également revenu sur le retour à l’ordre constitutionnel. Il dit craindre que les élections ne se tiennent pas cette année 2024.
“Dans le budget d’État de 2024, on a enlevé le budget des élections. Si le budget d’État est l’illustration chiffrée des décisions politiques, cela voudrait dire que la décision politique de nos autorités est de ne pas organiser les élections en 2024. Nous avons besoin que nos autorités nous fixent un cap en la matière”, insiste celui qui a été désigné en décembre 2023 par son parti Yelema le Changement, candidat à la future élection présidentielle.
L’ancien Premier ministre a par ailleurs estimé que personne n’a intérêt à ce que la transition ne réussisse pas ses missions. “Si elle échoue, c’est tout le Mali qui aura échoué”, dit-il.
DW