Le cameraman Barry, l’un des plus doués de sa génération, ne maniait pas que la caméra. La caméra était toute sa vie. Sauf que Barry n’est plus parmi nous, il y a de cela au moins cinq mois. Une première mort, acceptée par tous, amis, collègues, familles. Et, pour nous consoler, tous avaient prié pour le repos de l’âme du disparu. Dieu avait fait ce qu’il y a de mieux.

Seulement voilà, de nombreux attristés par sa mort se sont mis en commun pour causer la seconde mort de leur ami et collège, Moussa Barry. Terrible vie que notre existence sur terre. Comme le dit cette chanson populaire, seul un homme de bon cœur peut s’occuper de la famille d’un défunt. Je refuse ou plutôt je peine à croire que parmi les amis de Barry, il n’y ait point un homme de bon cœur.
Oui, après son décès, la famille Barry peine à survivre. De son vivant, avec sa caméra, il prenait en charge sa famille à Dijocoroni. Modeste, il donnait ce qu’il pouvait à ses enfants et restait toujours la caution morale. Barry entretenait sa famille dans l’espoir de lendemains meilleurs. Mais, disparu, la famille de Barry se cherche.«Trouver à manger» n’est pas régulier. «Aller à l’école» pour les enfants n’est plus garanti. Lesquels ne connaissent plus les fêtes. Et, pour faute de moyens, les enfants de Moussa Barry ont été chassés de l’école privée qu’ils fréquentaient. Ce n’est pas certain qu’un des enfants de Barry lui emboîte le pas pour devenir ce cameraman qu’était son Papa. Sans aucun doute, la seconde mort de Barry est programmée.
Vous qui appréciez le professionnalisme de Barry, pensez à ces enfants quand vous signez le bulletin scolaire de vos enfants. Vous qui cherchiez à être devant l’objectif de la caméra de Barry, pensez à la famille de Barry, quand vous pensez à ces portraits dont Barry avait le secret. Vous qui preniez du plaisir par ce bonheur procuré par l’humeur de Barry, pensez au malheur et aux difficultés de la famille Barry. Rassurez-vous, que «l’excuse je n’étais pas au courant» ne sera pas acceptée. Comprenez alors que cet article n’est pas une demande d’assistance.
Non, c’est surtout un devoir de reconnaissance envers quelqu’un qui, d’une manière ou d’une autre, a rendu service à celui qu’il a pu fréquenter durant sa vie sur cette terre. Alors, évitons d’être responsable de la seconde mort de Moussa Barry. C’est une nécessité, un geste de reconnaissance. Un geste possible par ce contact téléphonique 77 03 09 13 ou à la rédaction du Journal Le Reporter.
Pardon mon ami, pour cet article, vivant tu n’accepteras pas. Toujours derrière la caméra, jamais devant. Le bien est toujours récompensé et tu l’incarnais. Toi qui rendais service à ton prochain au bon moment sans qu’on te le demande. À votre tour, rendez-lui service, pensez à sa famille.
Diak
Source: Le Reporter