Motion de censure à l’Assemblée nationale. Les tractations se poursuivent en attendant les débats de ce vendredi. Le Conseil des ministres prévu hier a été annulé. La motion de censure ainsi déposée mercredi est portée par des députés de la majorité et de l’opposition. Leur objectif : faire par partir Soumeylou Boubèe Maïga. Dans le parti du Premier ministre, on affiche la sérénité. Les prochaines heures promettent d’être décisives, expliquent certains.
Dans les QG de certains partis politiques, les réunions et séances de travail se sont multipliées cette nuit. Difficile de savoir ce qui a filtré de ces échanges. Les députés, notamment des partis porteurs de la motion de censure, se montrent peu bavards. « Attendez les débats de vendredi », nous réponde un député du RPM, sans autre commentaire.
En prenant la décision de déposer une motion de censure, le RPM est-il sûr d’être suivi par l’ensemble de ses députés ? Rien pour le moins sûr. Au sein de l’ASMA-CFP, on se dit « serein ». Selon le député Modibo Sokoré, la révocation du Premier ministre relève du président IBK. Pour l’élu ASMA, ce sont les débats et les votent qui trancheront.
En attendant les débats ce vendredi des organisations politiques et de la société civile se mobilisent pour apporter leur « soutien » aux députés qui ont déposé la motion de censure. Selon les initiateurs de cette mobilisation, « ces députés représentent leur peuple ».
La motion de censure contre Soumeylou Boubèeye Maïga intervient après une grande manifestation le 5 avril dernier. A l’appel de l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues. Ils scandaient des slogans appelant à la démission du Premier ministre pour « mauvaise gouvernance et la recrudescence de l’insécurité ».
Une motion de censure est un droit constitutionnel, expliquent les juristes. Elle vise à « Contrôler les actions de l’État ou encore mettre la pression sur le gouvernement ».Selon eux, l’Assemblée nationale pourrait refuser de recevoir la motion de censure. « Si deux tiers des députés l’approuvent, après les débats et votes, un nouveau gouvernement va être constitué », explique Mamadou Guissé, professeur de droit à la Faculté de droit à l’université du Mali :
Studio Tamani