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Motion de censure contre Moussa Mara : Opposition et majorité affûtent leurs armes pour ce mercredi

En dépit de l’appel du pied du président de la République pour une union sacrée autour des épreuves nationales, les députés de l’opposition, sous la houlette de Soumaïla Cissé, n’ont l’air de vouloir desserrer l’étau qui tenaille le pouvoir et tirer profit de ses errements et ses malaises. Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud.

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En proie aux irrésistibles  vagues de Kidal, le gouvernement Moussa Mara, qui se remet à peine du départ d’un ministre de la Défense, va devoir encore affronter les éblouissants projecteurs sur l’ensemble des questions embarrassantes. Et pour cause.

Après son interpellation, jeudi dernier, sur la problématique de la sécurité, il est la cible, depuis vendredi, d’une motion de censure déposée par une quinzaine de parlementaires de l’opposition.

Les députés signataires tirent ainsi partie des dispositions de la Constitution ainsi que du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui consacrent le droit à la motion de censure et en fixent la forme et les modalités. Les textes disposent, de fait, que sa recevabilité requiert l’adhésion d’au moins une dizaine de députés et qu’elle soit présenté lors d’une plénière.

Polémique avant l’heure

Aussitôt déposée sur la table du président de l’Assemblée nationale, vendredi dernier, la motion de censure, la deuxième seulement en 25 ans d’expérience multipartite au Mali, a provoqué une véritable secousse à l’hémicycle. Les concertations au sein des différents groupes parlementaires se sont systématiquement improvisées et multipliées. Bref, opposition et majorité ont pris la mesure des enjeux et commencé à affûter leurs armes pour mieux relever le défi.

Le directoire parlementaire n’était pas moins préoccupé par la gestion de la nouvelle donne pour avoir consacré tout le week-end à l’organisation des débats qu’implique nécessairement une motion de censure visiblement tombée tel un météorite sur la tête du président au point d’ajourner un déplacement à l’étranger annoncé en fin de semaine dernière. Au bout d’une série de concertations houleuses au sommet de l’hémicycle, la journée du mercredi a été finalement retenue pour le déroulement des débats qui seront suivis d’une déli- bération sur la motion.

En attendant d’entrée dans cet exercice, la date maintenue par la conférence des présidents fait polémique et annonce déjà l’intensité des altercations entre majorité et opposition. Il lui est notamment reproché d’ignorer les dispositions constitutionnelles selon les- quelles les débats afférents à une motion de censure interviennent dans les 72 h qui suivent son dépôt sur la table du président de l’Assemblée nationale.

Une motion pour les projecteurs ou pour faire sauter Mara ?

La motion de censure des parlementaires de l’opposition n’est qu’une suite logique des appels à la démission de l’équipe Mara, au lendemain de la récente intervention mitigée de l’armée à Kidal. Quid de ses chances de prospérer? Avec une opposition forte d’une vingtaine de députés environ sur un total de 147 élus parlementaires, elles sont quasiment nulles, quoique le président du groupe Vigilance républicaine et démocratie veule croire à un surprenant exploit. «Nous sommes 22 député mais avec la force de nos arguments, vous serez surpris par le résultat que le scrutin va occasionner», a ainsi assuré l’honorable Mody N’Dia- ye sur la question.

Lesdits arguments de l’opposition, à en juger par le contenu de la motion, vont reposer selon toute vraisemblance sur une gestion caractérisée par la malgouvernance, le manque de solutions à l’équation du septentrion, la problématique de l’école malienne, l’insécurité, la dégradation des rapports avec les partenaires extérieurs, etc. Ce n’est pas tout. Il s’y ajoute ce que l’opposition désigne comme un mensonge au sommet de l’Etat, allusion faite à la nébuleuse qui entoure l’avion présidentiel ainsi que l’épisode de Kidal.

Ces arguments, pour solides qu’ils paraissent, sauront difficilement ratisser outre mesure dans les rangs de la majorité présidentielle. Ousmane Kou yaté, député élu à Kolokani, estime par exemple que l’opposition est en train de profiter d’une situation dont l’actuel régime a hérité pour la plupart des incriminations évoquées.

S’agissant de la situation récente de Kidal, notre interlocuteur pense que le gouvernement n’est pas responsable d’autant plus que les accords et actes internationaux sur la crise malien- ne reconnaissent pas tous à notre pays le droit d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire.

Quoi qu’il en soit, à défaut de déboucher sur une démission très improbable du gouvernement, la passe d’armes annoncée ce mercredi aura quand même donné l’occasion à l’opposition de remettre sur la place publique les gênantes questions qui affectent sa notoriété auprès de l’opinion nationale, sa crédibilité auprès des regards extérieurs.

Il est fort probable que la démarche ne vise que cela, en plus de pouvoir jauger la solidité du bloc majorité de l’Assemblée nationale.

  1.  kéïta

SOURCE: Le Témoin

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