Dans un communiqué conjoint mis à notre disposition, L’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (APBEF) et le Comité des Compagnies d’Assurances du Mali (CCAM) ont donné des éclaircissements sur les raisons de grève avancées par Hamandoun Bah et autres.
Des banques et établissements financiers ont débuté depuis hier, mercredi 27 octobre 2021, une grève de 72 heures. L’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (APBEF) et le Comité des Compagnies d’Assurances du Mali (CCAM), deux syndicats du domaine, se sont désolidarisés de la grève. Ils estiment d’ailleurs que le « préavis de grève de 72 heures à compter du 27 octobre 2021 déposé par le SYNABEF viole allégrement les dispositions de la Convention Collective et piétine les termes du procès-verbal de conciliation Gouvernement-UNTM-CNPM signé le 05 Février 2021 ».
Ces deux syndicats taclent le secrétaire général du SYNABEF, Hamandoun Bah. « L’intention avérée est de manipuler les travailleurs et les embarquer dans des grèves futiles alors que les travaux de bouclage des objectifs de fin d’exercice demeurent une préoccupation majeure des salariés dans un contexte économique particulier », dénoncent l’APBEF et le CCAM qui ont tenu à apporter des précuisons sur certains points de grève.
D’abord, la relecture de la convention collective des banques, établissements financiers et assurances, elle a débuté, selon ces deux syndicats, le 30 Mars 2021. « Sur une trentaine d’articles du projet soumis par le SYNABEF, vingt (20) ont fait l’objet d’accord total ou partiel, alors que dix (10) dont la grille de salaire (demande d’augmentation de 35%) sont en examen », ont-ils précisé avant d’ajouter « Les représentants du SYNABEF à la Commission Paritaire ont suspendu leur participation paradoxalement le jour même où les échanges sur la grille de salaires ont commencé, pour déposer un préavis de grève (incluant le point sur la relecture de la Convention Collective), en dépit des dispositions pertinentes de l’article 2 alinéas 3 et 4 de la convention collective ». Selon ces deux syndicats, le prétexte trouvé par Hamandoun Bah était que « les négociations ont trop duré et qu’ils n’ont pas le temps de toujours venir au sein de la commission paritaire, alors même que les dernières de 2015 et 2018 ont été bouclées au bout de sept (07) et six (06) mois, tandis que celles en cours ont à peine atteint 4 mois en tenant compte du mois de ramadan pendant lequel aucune réunion n’a été tenue ».
En ce concerne Mme Kane Djénébou Sall, elle a été licenciée, selon ces deux syndicats, par la BDM-SA pour « vol ». « Pour ce qui concerne le cas de Mme Kane Djénébou Sall, il s’agit d’opérations bancaires effectuées par elle en violation des procédures internes de sa Banque et dont le traitement relèverait plutôt des juridictions en cas de contestation que d’une action syndicale nationale. Le Comité syndical de la BDM-SA a donné un avis favorable au licenciement de l’intéressée parce que convaincu qu’elle a agi contrairement aux règles établies en la matière », ont indiqué L’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (APBEF) et le Comité des Compagnies d’Assurances du Mali (CCAM).
Pour le cas des agents de l’Ecobank MALI, l’APBEF et CCAM ont indiqué qu’ «il s’agit de travailleurs licenciés et dont certains ont estimé faire prévaloir leur droit devant la justice où les procédures sont en cours ».
Pourquoi l’APBEF et le CCAM se sont désolidarisés de la grève
Parlant de La situation des intérimaires, l’APBEF et CCAM ont précisé que « une correspondance de la BDM-SA datant du 28 Juin 2021 adressée au SYNABEF apporte les éclairages nécessaires en rappelant qu’aucune avancée sur le sujet n’a été enregistrée par les parties devant faire évoluer ce dossier, en l’occurrence, les travaux de la commission à mettre en place (CNPM/UNTM) ». Ils ont également rappelé le procès-verbal de conciliation CNPM, UNTM et Gouvernement de Transition établi à la suite de la lettre n°583/BE-UNTM du 23 novembre 2020 relative à un préavis de grève de 5 jours.
S’agissant de la demande des départs de la direction de la BDM-SA de Monsieur Bréhima Amadou HAÏDARA et de Monsieur Fantamady KEITA, l’APBEF et CCAM disent protester « vigoureusement contre les graves accusations portées contre les sus nommés, dont seul le pouvoir judiciaire est habilité à prononcer après la mise en action de toutes les voies de droit.
Nous demandons au SYNABEF de revenir publiquement sur ces accusations en vue de laver l’honneur de ces personnalités respectables et respectées dans notre profession qui ne font qu’exercer les fonctions à eux confiées par leurs établissements et la structure faîtière de la profession ». Selon eux, la confiance accordée ou retirée aux dirigeants de société ainsi que le choix des Représentants de nos Associations professionnelles ne relèvent pas du ressort du syndicat. « En conséquence, nous déclinerons toute participation à une quelconque négociation avec le SYNABEF tant que ce point demeurera dans le préavis », ont-ils indiqué.
Par ailleurs, l’APBEF et CCAM ont dénoncé les sorties médiatiques du secrétaire général du SYNABEF. « Malgré ces efforts pour le maintien d’un climat social apaisé, depuis quelques moments nous ne sentons pas du côté du partenaire SYNABEF pareilles dispositions, mais assistons plutôt à des sorties médiatiques pour exposer et dénigrer les dirigeants de notre faitière et les responsables de nos établissements », ont-ils déploré.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS