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Mot de la semaine : Validation

Les neuf Sages de la Cour constitutionnelle ont fini par  autoriser 24 des 30 candidats qui ont déposé leurs dossiers, à briguer la magistrature suprême, le 29 juillet 2018. Par cet acte, pour se lancer à la conquête du poste le plus élevé de la République, les 24 prétendants retenus ont désormais carte blanche pour solliciter les électeurs avec leurs solutions aux multiples difficultés  auxquelles le Mali est confronté. La question qui  se pose consiste à savoir si les candidats mesurent réellement les enjeux de cette présidentielle, pour qu’ils soient assez nombreux à se présenter ?

Le Mali est à la croisée des chemins. Depuis 2012, il est embourbé dans une crise politico-sécuritaire consécutive à la fois au coup d’Etat perpétré par une junte militaire, et, surtout,  à l’invasion de groupes armés  djihado-indépendantistes. Le constat est que six ans après, la situation, si elle ne s’est pas empirée, ne s’est guère améliorée. Pendant tout le quinquennat de l’actuel Président de la République, le pays n’a connu ni paix, ni stabilité ; et les fragiles acquis obtenus suite à l’accord préliminaire de Ouagadougou, sont allés à vau-l’eau. Kidal, le bastion des rebelles touareg a totalement échappé au contrôle de l’Etat malien après la visite inopportune du Premier ministre Moussa Mara, suivie de la tentative de récupération par la force de cette  localité. Dès lors, c’est un chaos généralisé ; les attentats sont quasi quotidiens tant au Nord qu’au Centre. Le bilan macabre se chiffre à des centaines de morts et à des dizaines de milliers de déplacés et réfugiés. Par ailleurs, la gouvernance est caractérisée par une corruption à ciel ouvert avec son lot de scandales politico-financiers ; un népotisme et une gabegie sans commune mesure ont entrainé, une crise sociale avec une paupérisation grandissante et un chômage endémique. La liste est loin d’être exhaustive.

C’est face à une telle déliquescence de l’Etat malien que les 24 candidats, le premier étant le président sortant, veulent s’engager à trouver des solutions pour que notre pays cesse d’être la risée du monde.

Ils  disent tous  être  porteurs de programmes et de projets de société leur permettant de sortir le Mali de cette ornière. Dans moins de 22 jours, les électeurs se rendront aux urnes pour choisir celui ou celle qui aura été le plus convaincant, pour remettre le pays sur les rails.

Le peuple souverain du Mali a désormais son destin entre ses mains.  Il ne doit plus céder aux sons creux des trompettes des vendeurs de chimères ou aux « distributeurs de billets » pour lesquels le pays et les citoyens importent peu, en réalité. En toute conscience, le dimanche 29 juillet 2018, le grand peuple malien, pour écrire une nouvelle page de son histoire contemporaine, doit bien choisir celui qui pendant cinq ans décidera de son sort.

Youssouf Sissoko

 

Source:  Inf@sept

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