L’une des figures emblématiques du Mali indépendant s’en est allé le Dimanche 04 Septembre 2016. Il fut l’un des pionniers du combat pour l’émancipation du Mali et un infatigable soldat pour la Démocratie.

M. Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni a été une véritable icône et un inlassable combattant pour un Mali libre et prospère dans une Afrique Unie. La vie de celui qui pourrait être considéré comme l’un des derniers remparts contre la  soumission et l’esclavage a été très riche en événements, en histoires et en rebondissements. Il fut un grand Instituteur, un  syndicaliste hors-pair, un libraire infatigable, un écrivain loquace, un éditeur. Amadou Seydou Traoré a tout simplement été une icône pour la nouvelle génération celle de la période post-indépendance. L’Instituteur et le syndicaliste a pris vite gout de la politique après l’éclatante victoire de l’US-RDA aux élections législatives de 1956, mais aussi et surtout avec l’adoption de la loi cadre qui donnait plus d’autonomie aux colonies Françaises. Il a d’abord milité  à l’US-RDA avant de claquer la porte pour créer avec d’autres dissidents la section Soudanaise du  Parti Africain pour l’Indépendance (PAI). Ce parti d’obédience Marxiste se battait pour l’indépendance immédiate de l’Afrique. Malgré son départ de la Jeunesse US-RDA, Amadou Djicoroni n’a jamais rompu avec ses camarades de lutte pour l’indépendance. C’est pourquoi il signa son retour à la grande famille politique moins d’un mois avant l’accession du Mali à l’indépendance, conquise le 22 septembre 1960. C’est ainsi qu’Amadou Djicoroni et de nombreux militants du PAI réintégrèrent les rangs de l’US-RDA. Au déclenchement de la ‘’Révolution active’’ en 1966, il fut désigné vice-président de la Commission presse et propagande  du Comité national de la défense de la révolution (CNDR) qui a remplacé le Bureau politique national de l’US-RDA quelques mois avant la chute du régime de Modibo Kéita. Après la rupture constitutionnelle suite au coup d’Etat  du 19 Novembre  1968, l’intrépide combattant comme la plupart des dirigeants de la première République dont le Président Modibo Keita, connaitra la prison pendant au moins dix ans. Libéré, il mena son combat avec foi en le Mali et avec une conviction inébranlable, cette fois-ci pas seulement sur le plan politique, mais aussi et surtout sur le plan Littéraire en écrivant beaucoup d’ouvrages pour immortaliser sa vie et celle de certains de ses compagnons de lutte. Avec l’ouverture démocratique en 1991, Il tenta avec d’autres camarades du parti, de redonner un nouveau souffle à l’US-RDA pour faire connaitre à la nouvelle génération les immenses œuvres réalisées en si peu de temps par les dirigeants de la première République. Il s’en est allé ce Dimanche 04 Septembre 2016 sans avoir fini de livrer tous ses secrets. Dors en paix doyen, ta lutte ne sera pas vaine.

Youssouf Sissoko

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Source : Inf@sept