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Mot de la semaine : Hommage

Le ciel politique sénégalais est désormais privé d’une brillante étoile depuis le lundi 15 juillet 2019 date du décès de l’une des grandes figures de la scène politique africaine, en l’occurrence Ousmane Tanor Dieng. Il s’en est allé à 72 ans après une longue et tumultueuse  carrière politique. Des hommages  dignes de son rang lui ont été rendus par les plus hautes autorités du pays de la Téranga, à commencer par le Président de la République Macky Sall, qui dans un communiqué a reconnu la perte d’un digne fils du terroir. En voici d’ailleurs un extrait : « Le Sénégal vient de perdre un homme d’État d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique ».

Le Peuple Sénégalais à l’unisson le pleure, l’Afrique pleure son Tanor et l’International Socialiste pleure l’un de ses leaders. Ousmane Tanor Dieng a, pendant plus de 40 ans, marqué la vie politique sénégalaise. Disciple de Senghor et de Diouf, il fut très jeune propulsé au-devant de la scène politique par le Président Abdoul Diouf qui a voulu faire de lui son dauphin au détriment de ses camarades de longue date que furent Moustapha Niasse et Djibo leity Kah. Il a mis, contre vents et marées, Ousmane Tanor Dieng  à la tête du plus grand parti politique du Sénégal de l’époque, à savoir le Parti Socialiste Sénégalais, PS, en 1996. Ce qui provoqua la première grande crise  au sein du parti de l’Indépendance, avec le départ de certains de ses grands baobabs. Les élections présidentielles qui vont suivre ont fini par sonner le glas de la suprématie du PS, car pour la première fois le parti historique perdit la présidentielle au profit du PDS d’Abdoulaye Wade. Ce dernier avec son slogan  SOPI ou le changement en Wolof, a pu rallier à sa cause les dissidents du parti socialiste. Ainsi commença la longue et difficile marche de celui que le Président Abdoul Diouf avait pré positionné pour être son dauphin.

Ousmane Tanor Dieng fut non seulement  l’un des principaux opposants à Abdoulaye Wade, mais aussi et surtout avait été plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle, avant de rallier Macky Sall, en 2012, ouvrant la voie à une autre crise profonde au sein de son parti. Cette crise latente depuis 2012 a fini par aboutir à une dislocation du PS en 2019 quand Tanor s’opposa à une candidature interne contre Macky Sall. Ainsi comme son élection à la tête du parti socialiste en 1996, ce choix pour le moins controversé en faveur de  Macky Sall va provoquer aussi une autre scission. Le  Parti historique va enregistrer d’autres départs comme le puissant Maire de Dakar, Khalifa Sall et ses partisans. Ils ont été radiés  pour rébellion et travail fractionnel.

Le secrétaire général à vie  du Parti socialiste (PS) pour avoir soutenu Macky Sall au second tour de la Présidentielle en 2012 a été ministre dans les gouvernements successifs avant d’être nommé  président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) jusqu’à son  décès  en France, le lundi 15 juillet 2019. Ce qu’il faut surtout retenir de l’homme, c’est son intelligence, sa fidélité et son sens de l’Etat. Moins Charismatique que ses deux prédécesseurs à la tête du PS, à savoir Léopold Sédar Senghor et Abdoul Diouf, Ousmane Tanor Dieng a durant tout le temps qu’il a fait à la tête du PS, incarné les valeurs du renouveau et du changement générationnel.

En définitive, Ousmane Tanor Dieng a tiré sa révérence, laissant des milliers de fans et des militants du PS et de Benno bokk Yakaar inconsolables.

Youssouf Sissoko

Source: Infosept

 

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