Jamais la République du Mali ne s’est portée aussi gravement malade que sous le régime IBK. Toutes les institutions sont atteintes et tous les secteurs socio-économiques en pâtissent sous le regard impuissant du premier magistrat de la République, IBK. Comment en quatre ans, celui qui était considéré comme le sauveur du Mali est en passe de devenir son plus grand pourfendeur ? Comment celui qui a promis d’instaurer l’autorité de l’Etat et restaurer la dignité de tout un peuple a-t-il pu être celui-là sous lequel l’honneur du Mali a été le plus bafoué ? Comment celui qui a promis le bonheur aux Maliens a-t-il pu livrer le pays aux brigands et autres délinquants financiers qui sucent impunément le sang des de leurs concitoyens ? La mal-gouvernance du régime IBK ressemble à un cancer qui, progressivement, a atteint tout le corps. Les huit Institutions de la République, qui constituent la tête, sont toutes atteintes, à commencer par le Président de la République et le Gouvernement.
Ces deux premières institutions qui constituent la tête de proue de l’exécutif et qui sont censés donner le tempo de la bonne gouvernance, sont malheureusement les plus minées par la corruption. Devant un Président de la République en déphasage total avec la réalité, son entourage se soucie très peu des principes et lois de la bonne gouvernance.
Quant au gouvernement, il se caractérise par l’incompétence, l’amateurisme, la corruption, le népotisme et l’affairisme, d’où son instabilité. Pour rappel, en quatre ans de gouvernance d’IBK, le Mali est à son quatrième premier ministre et plus d’une demi-douzaine de remaniement ministériel. Quant à l’hémicycle, centre du pouvoir législatif, on est déçu par la qualité de nos législateurs, par le niveau des débats qui s’y passent et par leurs comportements, plus enclins à faire prospérer leurs affaires qu’à se soucier des intérêts de leurs mandataires.
C’est au Mali que les députés font la ronde des ministères pour être reçus par les ministres afin d’obtenir des marchés. Les dernières statistiques font état de plus 70 % de députés opérateurs économiques. S’agissant de l’institution judicaire, elle ne pouvait en être autrement. Lorsque l’exécutif et le législatif sont gravement atteints, le judiciaire va en pâtir. En effet, au Mali, les décisions de justice sont rendues à la tête du client, comme le rappellent assez souvent les bâtonniers des avocats lors de la rentrée solennelle des cours et tribunaux. Ce sont ces institutions qui constituent la tête de tout Etat en ce sens que toutes les autres sont nommées par elles.
Comme on le sait, la décomposition du poisson commence par la tête. Fort de ce constat, il est redondant de dire que l’Administration générale qui comprend les services socio- administratifs, est aussi gangrénée, à l’image des pouvoirs dont elle émane. Dans un tel cas, le corps social se sclérose : l’éducation, la santé ; le sport, l’emploi, la sécurité, l’économie ne peuvent que refléter l’état morbide des institutions. A moins d’un miracle, auquel les Maliens croient de moins en moins.
Youssouf Sissoko
Inf@Sept