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Mort de Diana : une vie privée (très) mouvementée

La vie sentimentale et sexuelle de la princesse des cœurs a pris un tournant décisif après sa rupture avec Charles. Exit les conventions, à elle la liberté !

Vingt-cinq ans après son décès, que reste-t-il aujourd’hui au Royaume-Uni du mythe Diana ? Pas grand-chose. La chute du piédestal de la « princesse des cœurs » est, notamment, le résultat de sa vie privée mouvementée après sa séparation, puis de son divorce du prince Charles.

« Le récit de sa vie s’est progressivement appauvri, comme s’il avait perdu une bonne partie de sa valeur. Depuis sa mort prématurée, cette tendance n’a cessé de se renforcer », souligne le biographe royal Andrew Morton dans son livre Diana, à la poursuite de l’amour (éditions de l’Archipel) à propos de l’impact sur le public des révélations sur la série d’amants hors du commun de cette aristocrate de haut vol déterminée à couper les liens avec son milieu d’origine.

 

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Après l’annonce de sa séparation en 1992 avec l’héritier au trône, Diana se détourne des hommes de sa caste, bien élevés, minces, élancés, courtois, à l’humour désabusé. Elle a eu sa dose des hommes en uniforme, moulés à Eton et dans les régiments royaux. Ras-le-bol des James Hewitt, James Gilbey, Oliver Hoare et autres goujats à la sexualité virile dépourvue de passion. Pour mener enfin l’existence dont elle a toujours rêvé, la princesse se tourne vers des outsiders à l’ordre ancien : le rugbyman Will Carling, le cardiologue pakistanais Hasnat Khan et le play-boy égyptien Dodi al-Fayed.

 

Will Carling, capitaine de l’équipe d’Angleterre, de petite taille mais à l’imposante musculature, devient son amant. Ils se voient deux à trois fois par semaine, soit à Kensington Palace, soit dans un petit hôtel discret de Mayfair. Quelques semaines plus tard, une ex-collaboratrice du trois-quarts centre des Harlequins vend la mèche aux journaux : « Elle le traite comme son petit caniche. Il l’appelle Boss [patronne]. » Carling dément : « Nous ne sommes que de bons amis. » Le mal est fait. Diana le plaque et sa femme le quitte.

Après la dépression, la recherche du plaisir

Dans la foulée, un nouvel homme entre dans sa vie : le cardiologue pakistanais Hasnat Khan. La princesse est conquise par la compassion, la gentillesse, la voix douce du spécialiste des opérations à cœur ouvert. L’aîné de quatre enfants d’une famille bourgeoise de Lahore, âgé de 36 ans et célibataire, est fasciné par cette femme sur le point de divorcer, malheureuse, prisonnière d’une cage dorée, désespérément à la recherche d’un compagnon. À l’automne 1995, ils deviennent amants.

L’immigré du sous-continent indien ne répond pas du tout au stéréotype des amoureux d’antan de la princesse de Galles, issus de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie anglaise, blancs, racés et beaux. Il n’a pas la fortune des milliardaires américains qui l’ont courtisée dans le passé. Avec sa taille modeste, ses sourcils charbonneux, ses grosses lunettes et son embonpoint, « Natty », de prime abord, ne dégage pas un charisme flamboyant. Mais le cardiologue satisfait sexuellement une femme à la recherche du plaisir après toutes ses épreuves. Leurs étreintes lui permettent de surmonter la dépression dans laquelle elle est tombée après son divorce.

 

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Diana est déterminée à lier son destin à cet homme hors norme. Toutefois, Hasnat n’a pas d’autre choix qu’un mariage arrangé, selon la tradition musulmane. Il rompt brutalement en mai 1997. Les incessants appels de Diana restent sans réponse. La romance s’achève.

 

Dodi al-Fayed succède à Hasnat Khan quelques semaines plus tard. Leur idylle a commencé lors du séjour de la princesse de Galles et de ses deux enfants au Castel Sainte-Hélène, la propriété des Al-Fayed à Saint-Tropez à la mi-juillet. Mohamed, le père de Dodi, a invité la jeune divorcée en compagnie de William et de Harry à passer une douzaine de jours en compagnie de sa famille, Heini, la seconde femme de Mohamed al-Fayed, et leurs quatre enfants. Diana et son soupirant attendent d’être seuls sur le yacht Jonikal du magnat égyptien pour se livrer à leur passion au cours d’une croisière au large de la Sardaigne et de la Corse.

Mais de mariage, point. À Paris, le 30 août, elle appelle son amie, lady Annabel Goldsmith, depuis le Ritz : « Je vis un moment merveilleux, cependant la dernière chose dont j’ai besoin, c’est bien de noces. J’en ai envie comme d’un bleu sur le visage. »

Plus à l’aise avec ceux qui défient les normes

Pourquoi diable cette princesse de haute lignée s’est-elle fourvoyée dans un univers roturier qui lui est totalement étranger ? Il faut connaître son parcours pour comprendre le tour inattendu que prend la vie amoureuse de la fille du comte Johnnie Spencer après sa rupture avec la famille royale.

Ayant retrouvé sa liberté, Diana est déterminée à défier toutes les conventions de son milieu d’origine. Victime de l’ostracisme de l’aristocratie anglaise, elle se découvre en confiance avec les hommes venus d’ailleurs. En mal d’affection, humiliée, blessée, l’ancienne Altesse Royale se sent plus à l’aise avec ceux qui défient les normes et font fi de la hiérarchie sociale.

 

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Le 10 août 1997, le Sunday Mirror publie la fameuse photo du « baiser » où on voit Diana et Dodi en maillots de bain, tendrement enlacés sous le soleil, à bord d’un yacht au large de la Sardaigne. Flou, le document, pris au téléobjectif à 500 mètres de distance, fait le tour du monde. L’affront à la dynastie est patent. Si Diana est libre d’aimer qui elle souhaite, elle ne peut s’exposer, elle, la mère d’un futur roi, avec un play-boy égyptien, musulman et à la réputation sulfureuse.

 

La belle blonde de sang bleu et un Maure passe encore dans Shakespeare, mais pas dans l’Angleterre profonde, monarchiste et insulaire, qu’effleurent à peine les courants extérieurs.

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