L’ex-ministre de la Défense Hervé Morin (NC-UDI) a estimé jeudi qu’il y avait “probablement un lien” entre la libération des otages d’Arlit et l’assassinat des deux journalistes de RFI au Mali.
“Je cherche la construction de cet assassinat. Je n’arrive pas à ne pas faire un lien avec la libération de nos compatriotes la semaine précédente”, a dit le député à RFI. “Pour moi, il y a probablement un lien entre ces deux événements”.
“Il doit y avoir dans tout cela un certain nombre de ramifications qu’on apprendra probablement avec le temps”, a poursuivi M. Morin.
Ministre de la Défense de 2007 à 2010, le président du Nouveau Centre considère que les forces françaises ne pourront pas “éradiquer le terrorisme” par leur intervention au Mali.
“J’ai soutenu l’intervention française avec des réserves: +éradiquer le terrorisme+” (expression utilisée par François Hollande en octobre 2012, avant l’intervention française de janvier 2013), “ça n’existe pas”, selon l’ancien ministre de la Défense. “Il s’agit de groupes mobiles. Comme dans une fourmilière, mettez un coup de pied: les fourmis quittent la fourmilière, vont un peu plus loin, mais reviennent”.
Selon lui, au Mali, “il s’agit de lutter contre le terrorisme dans un cadre régional” et de “construire un dialogue politique qui permette de régler une question centrale: comment construit-on une vie politique au Mali qui aborde la question touareg?”
“Et nous n’y sommes pas pour six mois, nous y sommes pour des années”, a réaffirmé le dirigeant centriste car “la force française” est “la colonne vertébrale essentielle de la force internationale, comme c’était le cas en Côte d’Ivoire”.
“Nous sommes arrivés au Tchad en 1984, nous y étions pour des des mois, nous y sommes encore”, a rappelé M. Morin.