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Morcellement des parcelles publiques à Ouenzindougou : La population montre les muscles

Face au phénomène de morcellement des espaces publics qui prend de l’ampleur, les populations de Ouenzindougou montent au front. L’Assemblée Générale tenue le samedi dernier à l’école publique du quartier a abordé la question de 29 parcelles publiques qui seraient dans le collimateur des Spéculateurs fonciers pour morcellement. 

Il y a deux mois, les populations du quartier de Ouenzindougouont été surprises par des actions autour des places publiques du quartier. Après investigations, leurs soupçons sont confirmés : les espaces publics vont être morcelés et vendus. Une situation inacceptable pour elles.

En de pareilles circonstances, les Responsables avec prérogatives de cession de parcelles sont pointés du doigt. À Ouenzindougou, on pense que le Président de l’autorité intérimaire, le Chef de village et certains de ses conseillers sont accusés d’être les acteurs de ces morcellements illicites. Au cours de l’Assemblée Générale, Moussa Camara, un Habitant du quartier n’ira pas par quatre chemins pour situer les causes de cette boulimie foncière. «La chefferie veut se faire de l’argent au détriment de la population et de son Bien-être», dira-t-il. Et comme pour prouver qu’il ne les accuse pas à tort, il fera cette révélation : «Une réunion s’est tenue à la Préfecture de Kalabancoro qui a regroupé le Chef de village, Mady Koné, accompagné de certains Conseillers et le Représentant des populations de Ouenzindougou. À cette réunion, le Préfet a clairement mis en garde le Représentant de la population pour leurs actions visant à empêcher le morcellement des parcelles. Il dira que la décision de morceler ces parcelles vient des plus hautes autorités elles-mêmes, de l’autorité intérimaire et de la chefferie locale ».  Moussa Camara fera savoir qu’au cours de cette même réunion ils ont compris que «12 parcelles publiques sont morcelées et cédées à raison de 200 millions FCFA par site». Selon lui, les autorités ont justifié le morcèlement et la vente par le besoin de «clôturer le cimetière du quartier qui a une superficie de 5 hectares».

Prenant la parole à la suite de Moussa Camara, cet autre intervenant dira qu’en raison de leur statut de «Place publique » aucune motivation ne saurait justifier leur morcèlement et, de surcroit, leur vente. Si les populations sont opposées à la vente des parcelles publiques pour « clôturer » le cimetière, il y a une partie qui soutient le fait que, sur ces parcelles sont vendues, la manne financière puisse servir toute la Communauté en créant de petites industries qui pourraient résorber le taux de chômage grandissant dans le quartier et dans le Mandé en général.

Faute d’unanimité sur  la dernière option, le Collectif pour la sauvegarde des places publiques écartera toute idée de vente des places publiques. «Des places publiques ont été vendues dans le passé pour clôturer le cimetière sans résultats. Aujourd’hui encore on veut nous faire croire la même chose. Nous disons non. Nous allons garder nos idéaux de départ, c’est-à-dire combattre le morcèlement des places publiques », tranche Modibo Seck.

C’est sur cet accord que les populations ont décidé de rester soudées et de veiller à ce que personne ne touche aux 12 places publiques restantes du quartier.

Moctar N’Diaye

LE COMBAT

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