La ville de Mopti, surnommée la « Venise du Mali », est l’une des plus vieilles du pays. Malgré ce surnom qui attire, Mopti n’offre pas au visiteur que du beau. Elle a aussi son côté négatif. Après plus de cent ans d’existence, la ville peine à sortir de l’insalubrité notoire qui la caractérise. Des caniveaux non curés infestés de moustiques et d’eaux usées, des ordures à tous les coins de rue, les berges du fleuve Niger transformées en dépotoirs d’ordures… Voilà le spectacle désolant qu’offre la ville quand on s’y promène.
Il y a quelques années, des GIE (Groupements d’intérêt économique) faisaient du porte-à-porte pour ramasser les ordures en raison de 500 FCFA par mois. Mais face au refus des abonnés de payer la mensualité, les GIE ont suspendu leur activités de ramassage. Nana Nienta, une vieille potière de Gangal, quartier populaire de Mopti, se souvient : « J’étais parmi les ménages abonnés. Le ramassage se faisait chaque jour. Le prix était abordable et ça nous évitait beaucoup de tracasseries. Hélas, des années plus tard le GIE a arrêté ses activités, car la plupart refusaient de s’acquitter de la mensualité ».
Toutes choses qui ont exposé les GIE à une mort certaine.
Curage périodique des caniveaux
Il fut un moment où la mairie organisait des concours entre les quartiers et les écoles pour inciter la population à la salubrité. Cette initiative n’a pu être pérennisée par la commune. La ville de Mopti n’a plus de dépotoir. On se souvient tous de « Pagaie danawal », qui était le dépotoir attitré de la ville il y a quelques années. Cet espace a finalement été loti et vendu. Faute de dépotoir, la plupart des ordures sont déversées sur les berges du fleuve Niger.
La mairie tente, tant bien que mal, de maintenir les artères principales propres à travers le curage périodique des caniveaux, mais avec des insuffisances : il faut compter deux à trois jours après le curage des caniveaux pour voir les ordures ramassées.
Dans certains quartiers comme Toguel, Mossinkoré, Bougoufé et Taïkiri, les eaux usées sont directement déversées au beau milieu de la route pendant la nuit. Ces quartiers ne disposent pas de caniveaux et sont, pour la plupart, impraticables en saison hivernale.
Dépotoirs aménagés
La salubrité doit être d’abord une vertu. Chaque parent se doit de l’enseigner à ses enfants et être un exemple pour les autres. L’école aussi doit jouer sa partition en renforçant les enseignements déjà acquis à la maison et en formant des citoyens soucieux de leur environnement.
A partir des écoles, on peut atteindre une grande majorité de la population. En inculquant aux élèves le sens de la préservation de l’environnement, ils l’appliqueront à la fois à l’école et en famille.
La ville de Mopti, qui s’apprête à fêter son cinquantenaire, doit retrouver son lustre d’antan. Chacun a un rôle à jouer. Nous pouvons tous acheminer nos ordures ménagères vers les dépotoirs aménagés à cet effet. Autrement, laissons les GIE le faire à condition de s’acquitter de la mensualité de 500 à 1000 FCFA.
Source: Benbere