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Mopti: comment faire cohabiter biennale et scandales de corruption ?

Le maire Yèlèma de Mopti, Issa KANSAYE, qui doit accueillir la biennale dans sa ville le 6 juillet prochain est épinglé par le rapport du Vérificateur général de la République pour 621 000 000 FCFA d’irrégularités financières, dans une ville à l’agonie.

Avec ma Biennale à Mopti, les autorités de la transition dans leur vision du Mali Kura, du Mali anti-corruption, vont-elles associer leur image à celle du maire Yèlèma de Mopti, Issa KANSAYE, mis en cause par le Vérificateur général pour la gestion désastreuse des affaires de la Venise.
Plus de 600 millions d’irrégularités financières, rien que sur 4 ans d’activité d’un maire qui est à sa septième année de gestion de la commune urbaine de Mopti.
Même si à Mopti certaines voix, dans l’ombre, murmurent que le maire serait protégé par un ministre puissant et que Issa KANSAYE serait également protégé par d’autres autorités et aussi protégé par l’équipe dirigeante du parti Yèlèma dont le nouveau président résidant à Mopti serait son mentor.
Mais, il faut tout de même croire que ces murmures resteront des suppositions tant que les preuves tangibles ne sont pas apportées.
Néanmoins, cela fait plusieurs années que certains Mopticiens se plaignent de leur maire ; et d’autres ont même apporté des plaintes documentées à Bamako qui seraient adressées à la Primature ainsi qu’au ministère de l’Administration territoriale. Hélas, ils n’ont pas pu obtenir une action de Bamako pour protéger Mopti contre les mauvais agissements de son équipe dirigeante.
De l’avis des observateurs avertis, ce rapport du Vérificateur n’est nullement une surprise pour aucun Mopticien à l’image des autorités de la transition qui sont suffisamment informées de cette situation qui prévaut dans la Venise à la veille de la biennale.
La question qui se pose est, pourquoi rien n’est fait pour mettre fin à ce scandale.
De surcroît, c’est la stupéfaction générale à Mopti de voir que le maire Yèlèma, Issa KANSAYE, qui est épinglé par un service de contrôle de la République du Mali, accueillera la Biennale de la refondation du Mali, comme si on lui donnait une prime pour la mauvaise gouvernance.
En effet, conformément à l’agenda publié, Mopti devrait bien, sous le leadership du Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, accueillir, du 06 au 16 juillet, la Biennale artistique et culturelle du Mali.
Pour ce faire, la Commission nationale d’organisation travaille d’arrache-pied pour la réussite de cet important rendez-vous culturel dans notre pays qui enregistrera la participation des 19 régions et du District de Bamako. Mais, à moins d’un mois de l’ouverture officielle de la rencontre, la question qui taraude les esprits est bien le cas du Maire de la ville de Mopti.
Dans un contexte de refondation de l’État et de renouveau de la gouvernance, les autorités de la transition vont-elles accepter d’être l’hôte d’un élu qui est tout sauf un modèle de bonne gestion des finances publiques ?
En tout cas, le Rapport du Vegal ne laisse aucun doute sur la gestion trouble des affaires de la cité dont il est le premier responsable.
Les faits
En vertu des dispositions de l’article 2 de la Loi n°2021-069 du 23 décembre 2021 l’instituant, le Vérificateur général a initié la présente vérification financière de la gestion de la Commune urbaine de Mopti au titre des exercices 2019, 2020, 2021 et 2022 (1er semestre).
Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de recettes et de dépenses ainsi que de la conformité des actes des organes délibérant et exécutif de la Commune. Les travaux de vérification ont porté sur les dépenses de fonctionnement, d’investissement, les marchés publics, la comptabilité-matières, les activités domaniales et foncières ainsi que le recouvrement des recettes et leur reversement.
Les travaux de cette vérification ont révélé que la gestion de la Commune urbaine de Mopti est entachée de dysfonctionnements de contrôle interne et d’irrégularités financières. Au nombre des dysfonctionnements de contrôle interne, nous pouvons citer : la non-tenue de la comptabilité-matières, la tenue non conforme des débats et consultations publics préalables à l’élaboration du budget de la Commune et la gestion irrégulière des affaires domaniales et foncières.
S’agissant des irrégularités financières, elles s’articulent autour du non-reversement des recettes issues des transactions domaniales et foncières, du paiement intégral d’un marché non entièrement exécuté, du paiement d’équipements scolaires non conformes, de l’octroi de subventions et de frais de déplacement indus, du non-reversement de la totalité des redevances de marchés et des locations de magasins, et de la mauvaise attribution des marchés publics.
Aux termes des vérifications, le montant total des irrégularités financières, ci-dessous, s’élève à 621 835 883 FCFA.
Au terme de la vérification, le Bureau du Végal a procédé aux transmissions et à la dénonciation de faits au président de la Section des comptes de la Cour suprême, et au Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Mopti chargé du pôle économique et financier.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info Matin

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