Le Mali connaît présentement une crise sociopolitique et religieuse aigue. Pour aider les autorités dans la résolution de cette crise, une ” Plateforme des mouvements citoyens pour la défense des valeurs religieuses sociétales et la République ” a été lancée le 25 juin dernier au Mémorial Modibo Kéita. Son président, Mohamed Moufa Haïdara, membre du Haut conseil islamique, en a profité pour alerter sur les dangers à faire cohabiter politique et religion dans un pays comme le Mali, une République démocratique et laïque.
Présidée par Mohamed Moufa Haïdara (leader religieux et membre du Haut conseil islamique du Mali), la Plateforme, dans une déclaration, se dit convaincue que malgré les multiples défis auxquels le pays est confronté depuis un certain temps, le Mali est et reste le bien commun des Maliens à préserver et à renforcer.
La Plateforme conteste la demande de démission du président de la République qui est la première institution du pays tel que demandé par certains manifestants. Elle réitère son soutien indéfectible au président de la République pour la nomination de Dr. Boubou Cissé comme Premier ministre. Et le maintien de celui-ci, aux dires de la Plateforme, est une ligne rouge à ne pas franchir dans les négociations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
La Plateforme demande que l’accent soit mis sur l’élection de l’Assemblée nationale, source de toutes les contestations et de la Cour constitutionnelle. Elle félicite le président de la République pour avoir résolu définitivement la crise de l’école malienne qui n’avait que trop duré. Elle invite les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur à l’attachement à la Constitution et au respect des valeurs sociétales maliennes et les vertus du dialogue qu’elle considère comme cardinales.
Se prononçant sur la crise sociopolitique et religieuse, il fait savoir que seuls les religieux pourront trouver une solution à la crise qui secoue le Mali. Pour Mohamed Moufa Haïdara, la crise du Mali n’a rien à voir avec la religion musulmane. “Le Mali est une République laïque et non une République islamique. Et personne ne peut prétendre parler au nom du peuple. Mélanger la politique avec la religion est un danger pour le Mali”, déclare-t-il.
Comme propositions de sortie de crise, il suggère, entre autres, le maintien d’IBK comme président de la République ; la résolution des problèmes avec une solution politique ; la révision du fonctionnement de la Cour constitutionnelle en vue de revenir sur les élections législatives dans les localités où il y a contestation.
La Plateforme est ouverte à tous les Maliens soucieux du Mali et qui partagent ses objectifs, selon son président.
Siaka DOUMBIA
Source: Journal Aujourd’hui Mali