Depuis sa nomination il y a tout juste une semaine, le Premier ministre Moctar Ouane est toujours au four et au moulin pour la formation d’un gouvernement, qui tarde à voir le jour. Le point de vue de l’analyste politique, Mohamed Ag Assory.
Mali-Tribune : Une semaine après la nomination de Moctar Ouane, il n’y a toujours pas de gouvernement. Qu’est ce qui bloque ?
Mohamed Ag Assory : Concernant la nomination du gouvernement, on est toujours en attente. Apparemment, il y a beaucoup de tractations entre les différentes autorités qui forment l’exécutif, à savoir le Président, le Vice-président et le Premier ministre.
C’est vraiment une équipe atypique : vous avez un ancien militaire, un militaire en exercice et un diplomate de carrière, mais peut-être que tout ce temps, on harmonise un peu la coordination. Il me semble que le Président de la transition a proposé une enquête de moralité des éventuels candidats. Voilà ce qui peut expliquer cette lenteur.
Mali-Tribune : Qu’attendent les Maliens du futur gouvernement ?
M.A. A.: Je crois qu’aujourd’hui, le premier problème est la sécurité, il y a également des problèmes économiques, parce que ça ne va pas depuis des mois avec la crise de la Covid-19 qui affecte vraiment le panier de la ménagère. C’est un combat de longue haleine. Les Maliens attendent beaucoup qu’on remette le pays sur les rails, qu’on reforme.
Mali-Tribune : Après la publication de la charte nous avons vu une modification au niveau de la vice-présidence. Pourquoi un tel revirement ?
M A. A.: Bon concernant le cas du Vice-président, je crois que c’est une exigence de la Cédéao qui n’est pas très à l’aise avec cette disposition qui donnerait mandat au Vice-président de remplacer le Président en cas d’empêchement et je crois que c’est ce qui explique cette lenteur du CNSP.
Mali-Tribune : La junte a demandé au M5-RFP 3 noms pour le poste de Premier ministre. Nous en avons eu 14. Qu’est ce qui explique autant de candidatures pour ce poste ?
M A. A.: Il y a de petits soucis de cohésion au niveau du M5. C’était un groupe soudé contre IBK. Maintenant que lui n’est plus là, les antagonismes se font jour. Voilà pourquoi il n’y a pas eu une coordination à ce niveau donc chacun a déposé son CV.
Mali-Tribune : Après avoir été adoubé par la Cour suprême, Bah N’Daw est-il légale ?
M. A. A.: Nous sommes dans un régime d’exception. Ce n’est donc pas le moment de parler de légalité. On doit plutôt voir comment retourner dans cette légalité.
Ousmane M. Traoré
(Stagiaire)
Mali Tribune