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Modibo Sidibé : un agenda du Mali pour une sortie de crise

Avec éloquence et élégance, Modibo Sidibé propose comme solution durable à la crise malienne l’élaboration d’un agenda du Mali. Lequel devant être porté par un programme de redressement national, issu de la tenue d’une conférence des forces politiques et sociales sur fond de dialogue national refondateur. Un «Forobabaro» qui sera le creuset de la volonté citoyenne et populaire de ce que les Maliens veulent faire du Mali. L’agenda du Mali donnera de ce fait le signal de la mobilisation sociale pour l’émergence d’un nouveau Mali.

 

Wassoulou Mogaba bénéficie en cela de l’appui, sinon de la compréhension de plus d’une quarantaine de partis politiques, d’associations et d’autres structures de la Société civile. Une rencontre de synthèse a récemment permis de raffermir cette convergence de vue entre les différents acteurs et le président du parti Fare An ka Wuli. Un projet qu’il aurait également partagé avec le président IBK lui-même. Mieux, la pertinence de sa démarche vient d’être saluée et reconnue par l’ONU qui, par la voix de son patron, Antonio Guterres, appelle à un sursaut national au Mali face à la crise. «National», un qualificatif qui fleurit dans les discours de Modibo Sidibé.

 

L’agenda du Mali constitue bien une contribution, celle d’un citoyen malien, d’un homme public, d’un parti politique, appuyée et renforcée par l’apport d’autres forces politiques ou composantes de la société civile, en tout  cas,  des compétences nationales. C’est un schéma malien à une crise qui touche le Malien. À ce titre, il devrait être une source d’inspiration pour le président IBK. Celui-là même qui a bénéficié de la confiance des Maliens en 2013 et en 2018, pour résoudre cette crise. Et, qui ne cesse pour cela d’en appeler à l’union sacrée des Maliens autour du Mali.

 

Mais, si la formule est belle et la référence (celle du roi Guézo du Dahomey) bien inspirée, on remarquera volontiers que sur ce dossier et comme sur d’autres, tels que l’Accord d’Alger 2015, le projet de révision de la Constitution de 2017 et l’Accord de gouvernance politique du mai 2019, le président IBK est resté fidèle à sa logique : le solo. Une posture qui lui permet de s’engager au nom du citoyen sans l’avis de celui-ci sur ce qui concerne son devenir. Et, avec toujours comme résultat final le manque d’adhésion populaire et citoyenne.

 

Incorrigible, IBK revient encore une fois avec cette même pratique à travers le choix d’un triumvirat pour sortir le Mali de l’impasse, avec comme mission, la tenue d’un dialogue politique inclusif en vue de bâtir les chantiers du Mali nouveau. Cela frôle l’acharnement et, pire, l’attachement au jeu machiavélique constant de vider les projets politiques de leur substance et de n’en garder que les apparences. Faisant ainsi semblant d’avoir «entendu» l’opposition, tout en faisant du surplace. Politique politicienne à l’ancienne, mais au regard des enjeux pour le Mali, cela est un jeu dangereux.

 

En six ans de gouvernance sous son leadership, le président IBK a déposé une marque de fabrique : report sine die des chantiers engagés par lui pour le devenir de la Nation. L’expertise du triumvirat sera reportée, fourvoyée, réduite à une de ces cérémonies fastueuses à Koulouba, flatteuses pour son seul égo. N’en doutez pas ! Ce sera peut-être alors pour vous l’opportunité de voir dans l’engagement de Modibo Sidibé, pour un agenda malien, un combat pour le Mali qui mérite qu’on s’engage à ses côtés. Les sources de motivation, pour vous, pour cet Agenda Maliens, sont à plusieurs niveaux.

 

Au premier niveau, la désormais difficile cohabitation entre les communautés.  Vivre en harmonie au Mali de nos jours est mis à rude épreuve. Pourtant, l’expression ‘Sigikadia’ n’existe nulle ailleurs part qu’au Mali. Un trait de la culture malienne, qui exprime un vœu, tout un art social de vivre ensemble. Il est avant tout un comportement qui incarne des vertus de droit, de devoir de tolérance, de confiance réciproque, l’acceptation de l’autre dans sa différence, la culture du sens de la responsabilité et le respect du bien collectif. Des vertus qui  fondent  l’ambition de Modibo Sidibé pour le Mali.

 

Le «Forobabaro», une sorte de vestibule populaire sur l’état de la Nation, s’inscrit bien dans le credo de Modibo Sidibé et fait référence aux anciens, à nos convenances sociales et au respect des Institutions. À l’issue duquel forum, seront retenus les leviers culturels  comme un  axe  phare du programme de redressement du Mali en vue de ressouder le tissu social, d’établir la cohésion sociale. Comme ailleurs du reste, la dimension socioculturelle a servi de règle pour réconcilier des communautés en  conflit

 

De cela, Modibo Sidibé en est convaincu. Lui, natif de Badialan à Bamako, réclamé par les populations à Wassoulou-Sikasso, comme étant un des leurs, accepté à Kenieba-Kayes, comme un fils du terroir, perçu comme un homme de paix à Kidal, Gao et Tombouctou, considéré comme un grand Monsieur à Ségou et un cadre compétent, intègre, engagé pour le Mali à Mopti et à Koulikoro, ne s’explique point comment des communautés qui sont ensemble depuis la nuit des temps, puissent s’entretuer. Qu’un Peuhl tue un Dogon, qu’un forgeron refuse d’obtempérer sur l’ordre d’un Peuhl. Tout cela n’est pas malien, tranche Modibo Sidibé.

Mais, à l’en croire, cette dimension culturelle, pour être efficace, doit être portée par une gouvernance crédible qui assure et rassure le citoyen. Le renouveau de la  gouvernance sera un temps fort des assisses du «Forobabaro». Le programme de redressement du Mali, qui sera retenu, orientera l’action publique et fixera les critères du choix de ses animateurs. Oui, c’est en effet une conviction largement partagée que la gouvernance publique de nos jours ne saurait participer à l’émergence d’un Mali nouveau. La crise de confiance a atteint son dernier degré, la voix officielle ne motive plus et le discours public est devenu peu crédible.

Preuves confondantes, s’il en est besoin, les communiqués officiels se contredissent et les pages Facebook des ministres, devenus stars vidéo-men parce que membres du gouvernement du Mali, se détruisent. Peu, très peu pour que le citoyen s’identifie à l’action gouvernementale. Et il est tenu de ne pas l’exprimer au risque d’être classé dans la deuxième catégorie de citoyens, celle des ‘hasidis’.

On observe que sous la gouvernance IBK, le chiffre 2 est à l’honneur, deux catégories de partis politiques, deux catégories de composantes de la société civile, même deux catégories de leaders religieux et bien sûr, deux catégories de médias, etc. Du reste, il n’est pas rare d’entendre que sous IBK, tout est divisé en 2, même le siège de la présidence de la République, Koulouba bien sûr et Koulouni, Sébénicoro. Une gouvernance qui ne rassemble pas, participe peu à l’union sacrée des Maliens autour du Mali. Le renouveau de la gouvernance sera au cœur de ‘l’Agenda malien’, cela constitue une nécessité partagée.

Une autre nécessité qui fonde l’élaboration de l’agenda malien porte sur la pratique démocratique en cours au Mali. Et, en cela, la conviction de  Modibo Sidibé est établie. Ainsi, dit-il, «dans la situation présente du pays, nous sommes convaincus que l’expression démocratique, source de légitimité et de stabilité, constitue le socle de la paix à venir et du redressement de notre pays. Et c’est pour cela que nous indiquions en août 2018 que rendre les prochaines élections, notamment législatives libres, transparentes et équitables, est non seulement une nécessité mais un impératif pour tous ceux qui veulent effectivement un avenir de paix et de stabilité pour le Mali. Et que, les grandes réformes que le suffrage du peuple invitait dès 2013, à conduire avec diligence et légitimité, ne l’ont pas été et notre système démocratique en paie le prix aujourd’hui» !

Un bien mauvais prix, détaillé par le chef de file de l’Opposition quand  il  affirme ceci : «il ne saurait plus être question de croire à un nouvel engagement d’un pouvoir qui n’a su organiser en six années ni les élections communales sur l’ensemble du territoire, ni les élections locales, et encore moins, les élections régionales. Seul le scrutin qui intéressait personnellement le président de la République a pu être organisé dans des conditions désastreuses».

Conséquence directe, point d’élections, mais le mandat des députés se prolonge une à deux fois. Ce qui est pour Modibo Sidibé «un entre soi de l’exécutif et du législatif, mortifère pour notre démocratie. Sans agenda stratégique politique du mandat présidentiel en cours, les errements viennent de nous faire perdre dix mois, au cours desquels notre pays a davantage sombré au plan social ; et au plan sécuritaire, le pays s’est enfoncé à des niveaux insoupçonnés de violence et d’atrocité, de conflits intercommunautaires, l’économie criminelle qui s’étend, la détresse des déplacés de plus en plus nombreux, les menaces d’insécurité alimentaire, l’extension au Sahel Occidental et dans la sous-région». Et voilà que «dans une telle situation dramatique du pays, sans avoir atteint les résultats escomptés de la prorogation, le Gouvernement veut y ajouter 10 autres mois ! Non, ce chèque en blanc, le peuple malien ne le donnera pas ! Il n’est pas question de dilapider le temps, ce temps qui joue contre le Mali et le Sahel, de dilapider les ressources et donc de compromettre notre avenir», conclut-il.

Et sur le terrain de l’insécurité ambiante, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au cours du 1er trimestre 2019, le rapport trimestriel de l’ONU, publié avant le drame de Sobane-Da, fait le bilan suivant : 67 soldats maliens tués et 51 blessés, 4 casques bleus tués et 12 blessés, 43 combattants armés tués et 17 blessés, 333 civils tués et 175 blessés. Ce qui explique l’appel au sursaut national de son patron.

Le président IBK n’a pas la solution et n’est point la solution pour la sécurité des Maliens. L’inconcevable c’est de le voir présent sur les lieux de ces drames de tuerie en masse, de ceux-là mêmes, pour lesquels, il avait pris l’engagement de protéger leur vie et de sécuriser leurs biens. Et, sur chaque lieu de drame, le président IBK renouvelle toujours son engagement. On voit au Mali, des villages paisiblement inconnus, devenus tristement célèbres. De nos jours, la question sécuritaire échappe à toute analyse. Raison pour chacun d’appeler à l’élaboration de l’agenda malien pour mettre fin à l’assassinat des Maliens.

C’est quand le feu gagne la forêt que l’animal court vers le marigot, disait Feu Seydou Badian Kouyaté. Le feu a gagné le Mali, notre Mali, le marigot est ici, ce projet basé sur ce que chaque Malien veut faire du Mali. La construction d’un projet Mali pour le Mali est bien une œuvre commune.  L’enjeu ultime, c’est pour que les Maliens prennent en main leur destin commun, pensent et agissent par eux-mêmes. L’agenda du Mali, à ce titre, est bel et bien un défi malien, à hauteur des menaces qui planent sur le pays. Chacun, autorité comme citoyen ordinaire, devrait s’en inspirer. Une telle initiative portée par Modibo Sidibé n’a rien d’étonnant.

Celui-ci a placé le Mali au cœur de son action politique, avec un défi, ou plutôt une urgence définie en ces termes par lui-même, «la seule et vraie exigence de l’heure, est de dégager des perspectives solides de sortie de crise, de restaurer la confiance des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur en eux-mêmes et en leur Etat, car le processus qui conduira le Mali à une véritable sortie de crise structurelle, durable et refondatrice ne pourra faire l’économie d’un traitement de fond de l’ensemble des causalités ayant engendré la crise. Il y a donc urgence que notre peuple puisse se réunir pour parler, de la base au sommet, revisiter nos institutions, nos pratiques démocratiques et refonder notre Etat».

En un mot, il s’agit d’élaborer ‘l’agenda du Mali’. Aux indécis, Wassoulou Mogoba s’empresse de dire : «Sauvons l’essentiel, le Mali». C’est bien lui, Modibo Sidibé, qui a soutenu à une période difficile, pendant que d’autres n’étaient pas, «que pour le Mali, sa personne ne compte pas». Gonga ! Depuis, le ton avait été donné.

Bekhaye Dembélé

Source: Le Reporter

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