Dans cet entretien exclusif, Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato évoque ses atouts qui lui permettent de briguer le Perchoir du Parlement panafricain dont l’élection aura lieu en Afrique du Sud en mai prochain. Elle a aujourd’hui mille chances d’être élue présidente du Parlement panafricain puisqu’elle bénéficie du soutien des députés de l’Afrique de l’Ouest et du président sortant, le Camerounais l’honorable Nkodo Roger Dang, qui n’est pas candidat à sa propre succession. Il est d’ailleurs attendu à Bamako afin d’officialiser son soutien à notre compatriote.
Aujourd’hui-Mali : Comment se porte aujourd’hui le CNT ?
Aïchata Cissé : Le Conseil national de transition (CNT) joue normalement le rôle qui lui a été assigné par la Charte. Les sessions se tiennent aux dates statutaires. J’avoue que je n’ai pas été souvent présente à cause de ma précampagne et ma campagne qui s’ouvre officiellement à partir de maintenant.
Beaucoup de gens doutent de la légitimité du CNT, que leur diriez-vous ?
On ne peut pas parler de manque de légitimité dès lors que toutes les forces vives de la nation y figurent. La Cédéao et toutes les organisations internationales l’ont reconnu. Je pense que le problème de la légitimité ne se pose pas.
Du 10 au 12 avril 2021 s’est tenue à Bamako une réunion des députés membres du Caucus Afrique de l’Ouest du Parlement panafricain, est-ce qu’on peut savoir les raisons de cette rencontre ?
Cette réunion du Caucus Afrique de l’Ouest a permis aux députés de cette région de statuer sur la situation du Parlement panafricain et de désigner la personne, qui doit au nom de toute la région Afrique de l’Ouest, porter le flambeau pour la course à la présidence de Parlement panafricain.
Et au finish, les délégués ont décidé de porter votre candidature pour briguer le Perchoir du Parlement ?
L’union faisant la force, ils ont décidé à l’unanimité de porter ma seule candidature. Je profite de l’occasion pour les remercier pour cette marque de confiance envers ma personne.
Quels sont vos atouts ?
Mon premier atout c’est que j’ai un courage hors-pair me permettant d’affronter les problèmes sans complexe. Mon deuxième atout est que je rassure puisque je bénéficie aussi d’un grand réseau sous-régional et international que je peux mettre à profit pour régler les problèmes que traverse notre continent.
Mon troisième atout est que j’ai une grande expérience syndicale et politique. J’ai aussi une vision pour l’Afrique et une expérience avérée en politique. Un autre atout, je suis une femme et à ce poste une femme peut faire bouger les lignes. Je sais aussi rassembler, un atout majeur pour arriver à l’intégration tant prônée.
D’après nos informations, le président sortant n’est plus candidat. Cela est donc un avantage pour vous ?
Effectivement le président sortant n’est pas candidat et a décidé de soutenir ma candidature. Il sera d’ailleurs à Bamako dans les jours à venir pour l’annoncer officiellement.
Est-ce que Chato sera candidate aux prochaines élections à savoir les législatives et les présidentielles de 2022 ?
Je ne peux être que candidate aux prochaines élections législatives à partir du moment où pour rester présidente ou même membre du Parlement panafricain, il faut être membre d’un Parlement ou d’un organe législatif. En ce qui concerne les élections présidentielles on n’en est pas là encore. La priorité pour moi s’est d’être élue présidente du Parlement panafricain. Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
Le président du caucus Afrique de l’ouest, Dr Sanchez Hélio de Jésus :
“Nous avons décidé à l’unanimité de présenter et soutenir notre candidate Chato Cissé au poste de la présidence du parlement panafricain”
Malgré son calendrier très chargé, le président du Caucus Afrique de l’Ouest, Dr Sanches Helio De Jesus Pina, a effectué le déplacement à Bamako pour la réunion des députés de la zone ouest-africaine du Parlement panafricain. Selon lui, l’objectif était de désigner Mme Haïdara Aïchata Cissé comme candidate à la présidence du Parlement panafricain. Ce qui a été atteint.
L’objectif de notre réunion de Bamako a été pleinement atteint. En effet, nous avons constaté la difficile situation que passe notre Parlement panafricain qui a pratiquement cessé de fonctionner depuis plus d’une année. Il est vrai que la pandémie de Covid-19 a handicapé le déplacement des membres de notre Parlement pour participer à la réunion plénière du Parlement panafricain et de ses commissions spécialisées en Afrique du Sud. Mais, il est clair aujourd’hui que le virus de la Covid-19 nous a appris à nous adapter à ce nouveau monde.
Malheureusement, le bureau de notre Parlement panafricain n’a pas compris que le monde a changé. Et nous devons nous adapter à ce nouveau monde qu’on appelle le nouveau normal. Partout dans le monde, les parlements nationaux et même les institutions internationales par exemple : l’Union africaine, avec la situation de la Covid-19, on commencé à travailler virtuellement en utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Malheureusement, le bureau actuel du Parlement panafricain n’a pas aménagé un effort pour travailler virtuellement et faire fonctionner les instances du Parlement africain qui se trouve aujourd’hui complètement bloqué. Il est vrai que les stratégies personnelles de prise du pouvoir dans le bureau du Parlement panafricain ont porté préjudice au fonctionnement de notre Parlement. Il faut donc, un nouveau bureau pour notre Parlement qui défende les intérêts de notre peuple représenté par ses membres, au lieu des intérêts individuels et des stratégies politiques personnelles.
Il faut donc, une nouvelle vision et une nouvelle dynamique pour le Parlement panafricain. C’est pour cela que notre Caucus la plus importante du Parlement panafricain, avec le plus grand nombre des membres et une diversité culturelle et linguistique très intéressante doit assumer sa pleine responsabilité à la session du 14 au 28 mai qui se tiendra en Afrique du Sud et qui va élire le nouveau bureau et le nouveau président du Parlement panafricain. Ainsi, les représentants du Caucus présents à Bamako ont décidé à l’unanimité de présenter et soutenir notre candidate honorable Haïdara Aïchata Cissé, membre du Conseil national de transition du Mali au poste de la présidente du Parlement panafricain. Notre candidate est une femme très compétente qui est actuellement vice-présidente du Parlement panafricain, chargée des relations internationales. Donc, une personnalité qui connaît très bien cette institution et avec une large expérience politique qui lui permet de représenter dignement le peuple africain”.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali