A l’orée d’importantes échéances pour le CONOR (Comité de normalisation du football), sa présidente a accordé un entretien au Journal du Mali. Mission sauvetage de la saison footballistique, avenir du comité ou même attaques contresa personne, elle répond sans se dérober.
A quatre mois de la fin de votre mandat, ou en êtes-vous avec la normalisation du football malien ?
Nous avons toujours les mêmes objectifs, mais cette-fois ci avec plus de précision. Gérer les problèmes dans certaines ligues et faire si nécessaire la relecture des textes, afin qu’ils soient conformes à ceux de la FIFA et de la CAF. Nous devons aussi obtenir le quorum et faire l’audit. Pendant notre première phase de travail, nous avons pu gérer toutes les ligues, sauf celle de Ségou. La FIFA a donc prorogé notre mandat le 26 avril jusqu’au 31 octobre 2018, en précisant certains points. Car, à un moment donné, nous voulions commencer les compétitions, mais beaucoup de clubs étaient réticents, prétextant que nous n’étions pas habilités à organiser des compétitions, notre rôle se limitant à l’organisation de l’élection du président de la FEMAFOOT. J’ai donc écrit à la FIFA pour avoir des clarifications, car cela entrait dans le cadre de la gestion des affaires courantes. Jusqu’à la fin du mandat, la FIFA n’a pas répondu à ma correspondance, ce n’est que lors du renouvellement que l’instance a apporté des précisions, affirmant que nous pouvions organiser le championnat et les autres compétitions.
Vous avez engagé une course contre la montre pour sauver la saison footballistique grâce à la Coupe du Mali. Êtes-vous confiante ?
Oui, nous le sommes. Nous avons demandé l’engagement de tous les acteurs du football. Je pense que leur esprit footballistique va nous permettre de sauver la saison. Pas pour le CONOR, mais pour le football malien, pour les clubs, qui doivent disputer les compétitions africaines. Nous avons pris beaucoup de retard parce que le CONOR n’a pas les mêmes moyens qu’un comité exécutif élu. Nous travaillons exclusivement avec les coûts opérationnels. C’est d’ailleurs sur ces coûts que nous voulons sauver la saison. Je pense que nous obtiendrons gain de cause, même si le financement a pris un peu de retard.
Un programme encore officieux situe les dates de cette Coupe du Mali en même temps que la présidentielle…
Nous n’avons pas le choix. Nous sommes tenus de finir de finir notre compétition pour fin septembre. Parce que nous devons obligatoirement engager nos clubs pour le 15 octobre au plus tard. C’est pourquoi nous avons rencontré les acteurs du football pour leur expliquer qu’il y aura l’élection présidentielle, la saison des pluies, beaucoup de défis et qu’ensemble nous devons les relever.
Certains préalables sont requis pour vous permettre de mener à bien vos missions. Pour l’heure ils ne sont pas encore remplis. Pensez-vous pouvoir le faire avant la fin de votre mandat ?
Nous sommes en collaboration avec la FIFA pour l’audit. C’est elle qui va le déclencher, c’est elle qui va désigner le cabinet. Ensuite le cabinet viendra au Mali et se mettra en rapport avec le CONOR. C’est une inquiétude qui nous a amené à écrire à la FIFA pour lui demander à quel moment les auditeurs seraient là. Nous n’avons pas encore reçu de réponse. Il y a un volet relecture des textes. Nous travaillons dessus. La commission en charge a déjà commencé. Nous allons faire notre part et nous l’enverrons à la FIFA pour une vérification de conformité. Dans le schéma initial, c’était à la FIFA d’envoyer des experts, car c’est elle qui a posé ses conditions dans la feuille de route. Donc elle sait quel est le problème et où il se situe. Nous avons demandé cette expertise sans succès et nous nous sommes dits : qu’à cela ne tienne, nous ferons ce que nous pouvons faire.
La lenteur du CONOR vous est directement imputée, votre méconnaissance du football et de la crise malienne étant notamment mise en avant ?
Ce sont des réactions subjectives. Il faut seulement comparer les comités de normalisations. Nous savons les avancées que nous enregistrons, nous faisons le maximum de ce que nous pouvons faire. Gérer une crise, ce n’est pas s’asseoir et prendre des décisions, comme si nous voulions forcer certains à aller dans une direction. Pour avancer sur les dossiers, les acteurs du football ont aussi leur rôle à jouer. Souvent, ce sont ces propres acteurs qui nous font perdre du temps. Il nous faut avancer rapidement afin que le CONOR finisse sa mission. Nous ne sommes pas là pour nous éterniser, nous sommes plutôt là pour le développement du football. Nous souhaitons donc l’engagement des uns et des autres pour sortir de cette mauvaise passe.
Journal du mali