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Mise en place des autorités intérimaires: un compromis entre les parties prenantes

Le gouvernement et les groupes armés, signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger (Plateforme, CMA) se sont mis d’accord, mardi dernier, sur la mise en place d’autorités intérimaires qui devront assurer l’administration des collectivités territoriales dans les 5 régions du Nord, à savoir : Gao Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni. C’est du moins la principale conclusion des travaux de la 9è session du Comité suivi de l’Accord, (CSA), tenue les 13 et 14 juin dernier au CICB. Une décision qui a été largement saluée par l’ensemble des participants à cette rencontre.

Harouna Toureh porte parole mnla azawad cma plateforme accord paix pourparler conference

Pour la petite histoire, la mise en place des autorités intérimaires avait été, ces dernier temps, le point d’achoppement entre le gouvernement et les groupes signataires qui en ont fait un préalable à leur participation aux travaux du Comité de suivi de l’accord qu’ils avaient quitté lors de la dernière session.
Avec un nouveau compromis, un pas supplémentaire vient d’être franchi dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et réconciliation. En effet, les groupes signataires de l’accord et le gouvernement sont convenus, lors de la dernière session du CSA des modalités de mise en place des autorités intérimaires.

Une avancée dans la mise en œuvre de l’Accord
A l’issue de la rencontre, le ministre de la Décentralisation et de la réforme de l’Etat, Mohamed Ag ERLAF, a indiqué que cette 9è session du CSA a été utile et fructueux à plus d’un point. D’abord, il a permis l’adoption, à travers une entente directe entre le gouvernement, la CMA et la Plateforme, des modalités pratiques de mise en place des autorités intérimaires dans les 5 régions du nord du Mali ; une entente sur la mise en œuvre du MOC à travers des patrouilles mixtes de sécurité dans lesdites régions ; une programmation qui précise le retour de l’administration publiques et les services déconcentrés de l’Etat dans toutes ces régions.
Aussi, a-t-il rappelé, il est convenu de la mise en œuvre rapide des processus du DDR et de l’intégration des combattants dans l’armée malienne afin de garanti un statut aux ex-combattants de mouvements armés.
De son côté, le président du CSA, Ahmed BOUTACHE, a indiqué que : «nous avons définitivement régler la question de la mise en place des autorités intérimaires. L’ensemble des parties maliennes se sont, elles-mêmes, attachées à prendre en charge ce problème et lui ont trouvé la solution consensuelle. Donc désormais, le CSA pourra poursuivre normalement ces travaux lors de la prochaine session. Et il s’attachera à veiller à l’accélération effective de l’application effective de l’Accord de paix».
Par ailleurs, la question traitant du thème «Défense et sécurité» a été examinée. Là aussi, il est prévu que les parties maliennes se retrouveront dès le lendemain pour mettre en place le mécanisme et les conditions nécessaires à l’opérationnalisation du MOC (patrouilles mixtes).
Dans le cadre de la poursuite des consultations inter maliennes, des discussions sont en cours pour trouver des réponses aux questions sécuritaires.
Avec cet accord, a noté M. BOUTACHE, les groupes signataires et le gouvernement peuvent travailler main dans la main et que les mesures requises seront prises pour pouvoir trouver des solutions appropriées à tout problème qui pourrait apparaitre à l’avenir.
Par ailleurs, la rencontre du mardi dernier a déploré les récents affrontements entre le GATIA et les Ganda Izo avant d’appeler les uns et les autres à la retenue.

Un tournoi décisif
Pour sa part, le porte-parole de la Plateforme, Me Arouna TOUREH, a soutenu que cette session marque un tournant décisif dans la mise ne œuvre de l’Accord.
Pour lui, elle a été très positive, car un compromis a été trouvé autour de la question importante de la mise en place des autorités intérimaires.
«Nous avons convenu avec le gouvernement du Mali d’une entente qui détermine les modalités pratiques de mise en place des autorités intérimaires. Notamment, comment l’administration malienne doit se redéployer, comment les services de sécurités doivent y être également. Cette session constitue une étape très importante dans la mise en œuvre de l’Accord».
Tous les groupes signataires sont très satisfaits de la signature de ce document qui contient un chronogramme d’exécution, a-t-il expliqué.
Dès la fin de ce mois, a-t-il fait savoir Me TOUREH, le MOC doit être mis en œuvre, précédant la mise en place des autorités intérimaires.
Aussi, a-t-il souligné, pour maintenir le dialogue entre les parties maliennes, des rencontres formelles sont prévues pour être le cadre de discussion des questions d’actualités.
«On avait boudé les sessions parce qu’on avait estimé qu’il n’y avait une volonté réelle d’avancer. Aujourd’hui, nous avons, dans le cadre du CSA et devant la médiation internationale, convenu de trouver une entente entre le gouvernement du Mali et les mouvements. Cet accord consacre d’une manière générale le redéploiement de l’administration malienne, les patrouilles mixtes», a-t-il conclu.
Aux termes de ce protocole d’entente entre les parties prenantes, les autorités intérimaires seront mises en place dans les collectivités territoriales des cinq régions administratives du nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni), et leurs membres seront désignés de manière consensuelle.
Composées de représentants des groupes armés et ceux du gouvernement, les autorités intérimaires auront à leur tête un président qui sera provisoirement le chef de l’exécutif local.
Le document adopté insiste également sur la gestion concertée des affaires, que ce soit au niveau de la région, des conseils du cercle ou encore des communes.
Dans tous les cas, les éléments des groupes armés et les agents de l’Etat cohabiteront pour assurer la sécurité et surtout le retour des services sociaux de base.

L’Etat bientôt de retour à Kidal
Autrement dit, à moyen terme, on verra une présence par exemple de l’Etat dans la région de Kidal, actuellement aux mains des rebelles.
Le document fixe même un calendrier de mise en place des autorités intérimaires, du redéploiement de l’administration d’Etat, des services techniques comme l’énergie, l’éducation et la justice. Un accord qui relance donc le processus de paix dans le nord du Mali.
Signé en 2015, l’application de l’accord de paix issu du processus d’Alger a du mal à se concrétiser. Les attaques à répétition contre les forces internationales et les Forces armées maliennes (FAMA) rendent la situation sécuritaire au Nord des plus préoccupantes. C’est dans ce vaste désert chaotique que l’installation des autorités intérimaires s’annonce comme une oasis d’espoir à un retour à la paix et à la sécurité. Le redéploiement de l’administration d’État, des services techniques, de l’éducation, de la santé, de la justice et des services financiers sur l’ensemble du territoire national, est un atout considérable que les populations appellent de tous leurs vœux. Cette cohabitation entre éléments des groupes armés et agents publics devrait donc mettre en avant l’intérêt supérieur de la Nation afin que le Mali renoue définitivement avec la paix, seul gage pour son développement harmonieux et inclusif.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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