Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Mise en place des autorités intérimaires : Le Président de l’A.M.M muet comme une carpe !

Le vote de la loi sur les autorités transitoires a suscité beaucoup de débats aussi bien à l’Assemblée Nationale qu’entre les partis de la majorité et ceux de l’opposition. Cette loi a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Dans les grins et même dans les salons feutrés de Bamako la loi a fait l’objet de discussions parfois âpres.

Ibrahim Boubacar Keita ibk president malien conference accord paix leaders mnla cma Plateforme

Les Honorables Députés de l’opposition ont même quitté la salle Modibo KEITA lors du vote de la dite loi.

Voici donc ce qui est récriminé à cette loi :

1) Le projet de décret d’application de cette loi indique que dans une commune où il y a 17 conseillers, la plateforme et la CMA, désignent  5 membres chacun et les autres reviennent à l’Etat et à  la société civile. Cela veut dire que la CMA et la Plateforme, par le jeu des alliances auront, la majorité pour désigner le président de l’organe et l’opposition sera la grande perdante.

2) « cette loi est qualifiée de prime aux armes » alors que tout ce qui concerne les collectivités doit au préalable  passer par le haut conseil des collectivités,

3) Le caractère inconstitutionnel du projet de loi qui, viole les dispositions des articles 97 et 98 de notre Constitution. Si l’article 97 dit que les collectivités sont créées et administrées dans les conditions définies par la loi, l’article 98 complète et précise que les collectivités s’administrent librement par des conseils élus. Le fait que les autorités désignent ceux qui doivent administrer les collectivités territoriales, est une violation des dispositions constitutionnelles.

On savait que la cour constitutionnelle, n’allait pas trancher dans le sens des intérêts du peuple malien, parce que nous savons comment ses membres ont été désignés.

Le malien lamda se pose la question de savoir, même avec la mise en place des Autorités transitoires, si les retombées de la signature de l’Accord d’Alger 2015 iront-elles dans le sens de l’Unité, la laïcité du Mali. Notre devise qui est Un Peuple, Un But, Une Foi sera-t-elle encore d’actualité après la mise en place de ces autorités transitoires ?

Les arguments avancés par l’association FASO KANU sur l’Accord le 30 Avril 2016 lors de son espace de discussions et de mobilisation pour la Patrie semble être plus réfléchis à savoir :

A ce jour, l’intégrité territoriale acquise depuis le 22 septembre 1960 n’est toujours pas rétablie, l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire n’est pas effectif (il n’y a ni cantonnement ni désarmement des groupes armés ; l’armée, l’administration et les services sociaux de base ne sont toujours pas de retour dans les  régions du Nord du Mali ; l’insécurité règne. Par contre, la CMA n’a renoncé à aucune de ses revendications séparatistes.

Des réformes adoptées par l’Assemblée Nationale du Mali (nouveau code électoral, loi sur les autorités intérimaires), ainsi que celles prévues, tel le référendum annoncé, vont uniquement dans le sens des objectifs de la CMA et de ses alliés.

Le régime d’IBK tient un discours mensonger au peuple depuis l’année 2013. Et le peuple malien reste incroyablement exclu des débats et décisions sur l’accord qui opère pourtant des changements capitaux pour son avenir.

Pire, malgré la gravité de la situation, le Président IBK et son Gouvernement sans vision ni volonté politique, ont décidé comme solution de s’en remettre uniquement à la communauté internationale qui ne défend que ses propres intérêts opposés à ceux du Mali. Ce régime se réfugie donc dans une politique de l’autruche.

Les dangers liés à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger 2015, la réelle application de cet accord aboutira certainement :
– à la partition et la  perte de l’indépendance du Mali et de sa souveraineté ;
– au démantèlement de l’Etat malien et la déstabilisation de la sous-région ;
– aux désordres institutionnels ;
– à l’ethnicisation, dislocation et liquidation de l’armée nationale ;
– à une guerre civile intercommunautaire ;
– à la discrimination, au favoritisme et à l’impunité.

Le hic ce que  quant aux débats relatifs à la mise en en place des autorités transitoires on n’a pas entendu un seul instant le premier responsable des Maires du Mali abordé  la question.

L’association des Municipalités du Mali (AMM) regroupe l’ensemble des 703 communes du Mali, plus le district de Bamako. Elle a été créée en novembre 2000 en lieu et place de l’Association des Maires du Mali qui regroupait  depuis 1993 les 19 anciennes communes urbaines.

Elle gère les intérêts de 10 789 élus. Ses objectifs sont entre autres de participer à la sauvegarde de la libre administration des collectivités territoriales et l’approfondissement de la démocratie locale ;

– de Contribuer au renforcement de la décentralisation ;
– de Renforcer les capacités de ses membres ;
– de Promouvoir l’administration communale ;
– de Favoriser la participation de tous les acteurs locaux au développement de leur commune ;
– de Servir d’interface entre les communes et les pouvoirs publics d’une part, entre les communes et les partenaires d’autre part ;
– de Promouvoir la coopération entre les communes maliennes d’une part et entre celle-ci et les communes d’autres pays d’autre part.

Le président Boubacar BAH dit « Bill » est resté muet comme une carpe dans le débat sur les autorités transitoires, dont l’objectif est de chasser les conseillers communaux élus selon la constitution et les remplacer par des combattants de la rébellion de 2012.

Le bureau de l’AMM devrait donner son avis sur la question, pour au moins prouver qu’elle est là pour la défense des principes de la décentralisation et de la libre administration des collectivités.

A-t-il peur que l’on vienne fouiller dans sa gestion à la Mairie de la commune V, lui qui se tape plus d’un million de FCFA comme frais de carburant par trimestre ; contrairement à toute règle de gestion communale ?

Et que dire de l’ADEMA qui a investi 150 millions FCFA dans la campagne de Bill, espérant qu’il défendra les intérêts des gestionnaires des collectivités territoriales. Du fait de la mise en place des autorités transitoires l’opposition et les partis politiques sont tous exclus de la gestion des collectivités au Nord du Mali.

Le débat sur les autorités transitoires était la seule occasion pour Bill de se montrer  à hauteur de confiance et de Mission, surtout que les élus du Nord ont donné de la voix pour dénoncer la dite loi à travers des lettres de protestation.

En voici des hommes politiques qui ont la langue mielleuse pendant la campagne électorale, mais qui se révèlent de piètres gestionnaires dés qu’on les met  à l’épreuve.

Alassane TRAORE

Source: Carrefour

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance