Le président de l’Alliance pour une transition intelligence et réussie (ATIR), Younouss Hamèye Dicko, a déclaré le samedi dernier que la classe politique doit se mettre à l’écart de la gestion de la transition. Selon lui, après le coup d’État, ce n’est pas logique que les politiques se retrouvent à la tête de l’État.
L’Alliance pour une transition intelligence et réussie (ATIR) a procédé, le samedi dernier, à sa rentrée politique, à son siège, à l’ACI 2000. Elle a été marquée par une conférence de presse animée par Younouss Hamèye Dicko et des responsables de ladite Alliance créée après le coup d’État du 18 août contre le régime IBK.
Se tenant dans un contexte de vives tensions autour de la mise en place du Conseil national de la transition, dont la création est prévue par la charte de la transition. En effet, des partis politiques ont déploré l’approche solitaire du président de la transition Bah N’Daw d’avoir pris des décisions sans au préalable une concertation.
« Je regrette qu’on mette en opposition les partis politiques et les militaires. Je sais que ces deux acteurs se battent pour l’intérêt de la nation. Mais nous pensons que ceux qui ont mené le coup d’Etat, dirigent la transition. C’est notre position qui peut déranger certains », a déclaré le président Dicko en soutenant que les événements du 18 août constituent un coup contre les partis politiques. Par conséquent, ce n’est pas logique que les partis politiques se retrouvent à la tête de l’État.
Selon lui, le moment ne devrait pas être à des acharnements pour avoir telle ou telle position dans le gouvernement ou au sein du Conseil national de la transition, mais à des remises en cause. « Deux coups d’État est une honte pour tous les partis politiques en 30 ans. Seulement 1 sur 3 présidents démocratiquement élus a pu terminer ses mandats. Cela n’est pas une fierté », s’est indigné le président Dicko.
Au regard de ces faits, les politiques doivent s’écarter afin de permettre à la transition de travailler et de mettre en place le CNT. Malheureusement, cette sagesse politique est en train de faire défaut. Parce qu’au lieu d’encourager la formation du CNT, certains tentent d’empêcher le processus.
« On est en train d’empêcher la transition de travailler comme ça été le cas pour IBK », a déploré le président de l’ATIR. Pour lui, certains partis politiques veulent torpiller le processus parce qu’ils n’occupent des postes de responsabilité.
Au contraire, il pense que les partis politiques doivent agir pour obliger les nouvelles autorités à réussir la transition. Cela pourrait éviter à notre pays un autre coup de force afin de s’emparer du pouvoir.
« L’échec cette transition risquera d’ouvrir une autre difficulté », a-t-il averti. À cet effet, sans équivoque, il affirme que leur regroupement ne sera jamais avec ceux qui empêchent les autorités de la transition de travailler.
Et conformément à leur engagement d’accompagner intelligemment la transition, le président de l’ATIR a informé que leur alliance a déjà envoyé 5 dossiers de candidatures au compte du CNT qui doit jouer le rôle et la mission de l’Assemblée nationale.
« On ne court pas derrière des postes du CNT, mais s’ils nous en donnent, on ne va pas refuser », a-t-il soutenu.
Au plan politique, l’ATIR propose formellement que les élections législatives se tiennent avant la présidentielle pour confronter la démocratie. Dans son commentaire, le président Younouss Hamèye Dicko a expliqué que ça été un défaut et un danger pour notre démocratique que les présidents élus organisent les législatives. Parce que la pratique a montré que les présidents élus ont fabriqué leur majorité à l’Assemblée nationale.
« Nous voulons désormais mettre fin à cette comédie électorale », a-t-il souligné.
En plus de ces points, l’ATIR invite la transition de poser urgemment et rapidement des actes symboliques, mais essentiels, par rapport à la situation sécuritaire du nord et du centre du pays. Pour l’ATIR, le peuple attend qu’on lui offre une « petite fierté patriotique ». De même, elle a conseillé la transition de traiter avec soin et célérité le front social avant qu’il ne soit trop tard.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN