Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha BAH, a rencontré ce jeudi 16 mai 2019, les gouverneurs de région et du District. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série d’échanges avec tous les acteurs, initié par le chef du département pour recueillir leurs propositions afin en vue de l’élaboration d’une feuille de route du département concernant l’Accord politique de Gouvernance.
La rencontre sera aussi l’occasion d’examiner la situation administrative des différentes circonscriptions respectives et de voir ensemble comment apporter des réponses aux défis auxquels les régions font face.
À l’entame de son propos, le ministre Boubacar Alpha BAH, a rappelé que la classe politique, sous l’égide du Premier ministre, vient de s’engager, à travers un Accord politique de Gouvernance, en vue de réaliser un consensus et une union autour des actions à mettre en œuvre pour sortir notre pays de l’une des crises les plus importantes de son histoire récente. Aussi, cet Accord, de par sa forme, revêt un caractère contraignant puisqu’il fait du Chef de l’État le garant de sa mise en œuvre.
Le ministre a indiqué aux gouverneurs que le département de l’Administration sera au premier plan de la mise en œuvre de l’Accord en vertu de la responsabilité qu’il est appelé à assumer par rapport des axes importants. Pour atteindre ces objectifs, le ministre exhorte les représentants de l’État à un engagement et une mobilisation sans réserve.
Au cours de cette rencontre qui va durer deux jours, il s’agira pour les Chefs des circonscriptions régionales de faire des propositions en termes de stratégie et d’actions concrètes à mettre en œuvre dans le cadre de la feuille de route du département pour une mise en œuvre efficiente de l’Accord politique de gouvernance.
Pour ce faire, les échanges porteront sur : l’organisation, dans les meilleurs délais, d’un dialogue politique inclusif avec toutes les forces politiques du Mali ; la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dans le cadre d’une appropriation nationale du processus de paix. Il s’agira aussi pour les participants de se pencher sur la conduite dans le consensus des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales indispensables à la stabilisation du pays et du progrès économique. Il s’agit notamment, de la modernisation et la rationalisation de l’administration d’État, la révision de la constitution du 25 février 1992, la réforme électorale, le découpage
territorial ; la stabilisation du pays et la lutte contre le terrorisme.
Parmi les préoccupations abordées, le ministre et les gouverneurs de région, il y a : l’organisation des consultations référendaires, des élections législatives, locales
et régionales dans les délais qui seront convenus lors du dialogue politique
inclusif ; la lutte contre l’impunité, le népotisme et toutes formes d’injustice ; la restauration de l’autorité de l’État avec notamment des mesures fortes contre
l’incivisme.Par ailleurs, la mise en œuvre de dispositions urgentes pour sauver l’année scolaire, l’apaisement du front social par le dialogue et la refondation légal et règlementaire du monde du travail sans remettre en cause les acquis des
travailleurs ; l’expression forte de la solidarité nationale avec les plus démunis en général et en particulier, avec toutes les populations affectées par la crise sécuritaire seront également au centre des débats.
Enfin, le ministre Boubacar Alpha BAH a aussi abordé l’épineuse question de la gestion domaniale et foncière. À ce propos, a-t-il fait savoir, la question foncière est devenue de nos jours un sujet qui préoccupe les pouvoirs publics en raison de la menace qu’elle fait planer sur la cohésion sociale.
A l’origine de la récurrence des litiges fonciers soumis autorités avec leur corolaire de contentieux, le ministre constate qu’il y a l’inobservation des dispositions règlementaires en matière d’urbanisme, de construction et de foncier sont à la base du cafouillage que connait ce secteur.
Selon lui, les représentants de l’État sont compétents pour la mise en œuvre des schémas, programmes et plans élaborés dans le cadre du développement harmonieux du territoire, à travers une application stricte des différents textes régissant la gestion domaniale et foncière. À cet effet, il a invité les gouverneurs à s’impliquer dans les attributions des parcelles du domaine immobilier de l’État, conformément aux dispositions règlementaires en vigueur.
« Il est important de vous faire remarquer qu’en tant qu’autorités chargées du maintien de l’ordre public pour arrêter les proportions inquiétantes atteintes par les litiges fonciers », a-t-il insisté.
Face à cette situation, il a invité les chefs de l’exécutif régional à s’approprier,
en plus des outils de l’administration générale, des dispositions pertinentes des textes suivants : le Code domanial et foncier et ses décrets d’application ;
le Code des Collectivités territoriales ; les règles générales sur l’urbanisme ; les règles générales sur la construction.
Par Abdoulaye OUATTARA