L’Observateur indépendant, le Centre Carter, a présenté ce jeudi 30 juin 2022 son rapport d’observations sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Il a déploré un blocage sans précédent depuis octobre 2021.
L’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger a 7 ans. Sa mise en œuvre connait des difficultés énormes. « Les parties signataires, le gouvernement du Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme n’ont réalisé aucune avancée significative depuis près d’un an. Les organes clés du processus de mise en œuvre sont à l’arrêt, pour la plupart. Dans le même temps, les processus de recrutements, de réarmement et les mouvements sur le terrain opérés en dehors du cadre de l’Accord font planer le risque d’une reprise des hostilités », a-t-on lu dans le rapport de l’Observateur indépendant pour la mise en œuvre de l’Accord de paix, le Centre Carter.
Selon le conseiller spécial adjoint, Jean Ntole Kazadi, le blocage intervient dans un contexte de remobilisation militaire alors que le Mali fait face à plusieurs difficultés dont les sanctions de la Cedeao, l’augmentation des violences à l’encontre des civils dans le centre et dans le nord du pays.
La relecture de l’accord
Selon le rapport de l’Observateur indépendant, bien que le blocage de la mise en œuvre de l’Accord est dû à beaucoup de facteurs, mais celui qui a le plus touché est la question de relecture. « L’idée de relecture de l’Accord a contribué à accroitre l’incertitude autour du processus de paix et l’absence de redynamisation du processus. Cette question a également nourri le scepticisme autour de l’Accord qui s’est développé chez beaucoup de Maliens, à mesure que les résultats concrets de la mise en œuvre de l’Accord se faisaient attendre », a-t-on laissé entendre dans le rapport. Le document ajoute que l’idée de relecture de l’Accord génère des débats et des tensions qui, selon l’Observateur indépendant, ne sont ni utiles ni productifs pour avancer dans la mise en œuvre de l’Accord.
Face à ce blocage, l’observateur indépendant a sollicité que les parties signataires doivent mettre au-devant le dialogue. « Pour ensemble, les signataires ont besoin de reconcentrer leurs efforts sur le dialogue entre eux et la concrétisation d’étapes, de façon pragmatique, tout en s’engageant davantage publiquement pour restaurer la confiance et l’adhésion à l’Accord à travers le pays », a-t-on précisé.
B. Guindo
Source : LE PAYS