En début de cette semaine, le chef d’état-major général de l’armées malienne, le général de division M’Bemba Moussa Kéita, s’est rendu à l’Ecole nationale de gendarmerie de Faladié, pour rencontrer les officiers déserteurs des Forces armées et de sécurité lors de la crise du Nord de 2012. Actuellement, ils sont au point de réintégrer les rangs des troupes gouvernementales. Ce sont des officiers qui servaient dans l’armée malienne mais qui avaient déserté de leurs bases au profit des groupes rebelles ayant pris les armes contre le Mali pour des ambitions séparatistes.
Dans le cadre du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR), un groupe d’officiers signe son retour dans les rangs de nos FAMa (Forces armées maliennes). C’est un programme prévu par l’accord d’Alger 2015 dont le processus d’application évolue cahin-caha. Un document dont l’application va très lentement. Surtout, sur le plan militaire.
Ainsi, relativement au processus DDR, des officiers déserteurs des Forces armées et de sécurité nationale pour la rébellion touarègue de 2012 regagnent les troupes. C’est dans cette optique que le chef d’état-major général des armées les a rencontrés, en début de cette semaine, au camp de la gendarmerie de Faladié, pour leur souhaiter bon retour au sein de leurs futures unités et leur prodiguer surtout de sages conseils.
Cette rencontre était axée essentiellement sur le respect strict des règles à observer pour éviter que se reproduisent les cas de désertion.
Après avoir manifesté leur volonté de regagner les rangs, des ateliers d’information et de sensibilisation ont été organisés à l’intention de la vingtaine de personnes concernées. C’était autour des actions prioritaires dégagées dans le cadre du processus de paix en cours au plan militaire.
Sur la liste de ces actions, figurait prioritairement le programme de réintégration des anciens officiers, sous-officiers et militaires du rang qui avaient déserté et pris les armes contre le Mali.
Suivant ce programme, tous les déserteurs sont cantonnés sur trois sites : les officiers à Faladié, les sous-officiers à Markala et les militaires du rang à Ségala. Un effectif total de 420 militaires suit ce recyclage. Une période de révision pour eux des vertus et principes d’une armée gouvernementale, légale. C’est à l’issue de cette période qu’ils vont être affectés entre les unités en mission d’assurer la défense nationale et la sécurité des populations et des biens.
Enfin notons qu’au sortir de ses échanges avec ce groupe, le général M’Bemba Moussa Kéita s’est réjoui de ce pas qu’il a qualifié de décisif dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. A ses dires, les échanges l’ont rassuré sur la volonté de ses interlocuteurs à aller vers la mise en œuvre de l’Accord.
Ensuite, les réintégrés ont fait savoir que ce retour témoigne leur volonté de protéger désormais l’intégrité territoriale contre tout acte agressif. « Je suis convaincu que nous sommes en train d’aller vers un bon chemin. Je suis convaincu que c’est une retrouvaille dont notre pays a besoin. Je suis convaincu aussi que le Mali a besoin de tous ses fils. Nous nous sommes portés volontaires à revenir répondre à l’Armée malienne pour la rendre plus forte et efficace et faire face à tout obstacle pour préserver l’intégrité territoriale », ont-ils promis devant le chef d’état-major général des FAMa.
Toutefois, cette réintégration n’est pas synonyme de blanc-seing. La vigilance restera de mise. Dans leurs échanges, le général M’Bemba Moussa Kéita a dégagé clairement à l’intention des « réintégrés » que la discipline, la loyauté et les preuves d’intégrité morale et physique qui sous-tendent universellement les caractères et principes militaires sont observées pendant cette période de recyclage et inviolables durant toute la carrière militaire.
A bon entendeur !
Amaye Maki
Source: Le Point