Il y a un an, déjà, disparaissait notre confrère Birama Touré, reporter au journal «Le Sphinx». C’est comme s’il s’était volatilisé parce qu’il n’a apparemment laissé nulle trace pouvant orienter sur son sort.
Mais, selon nos enquêtes, il aurait été enlevé et séquestré quelque part à Sotuba où il a été torturé des jours durant pour lui soutirer des «informations compromettantes» sur son employeur, Adama Dramé. Il serait décédé de suite des blessures ou aurait été achevé pour brouiller les pistes.
Qui a intérêt à avoir des informations pour confondre ou compromettre Adama Dramé ? Naturellement ceux qui sont gênés par ses articles d’investigations et dont le sommeil est perturbé par ses articles. Il s’agit de ceux-là même qui n’arrêtent pas de menacer d’attenter à sa vie s’il ne se tait pas.
Désormais nous mettons en garde le président IBK et son gouvernement, qui doivent veiller sur les citoyens et leurs biens, si jamais, quelque chose arrivait à Adama Dramé, ils en seraient responsables devant le peuple malien.
La société malienne actuelle tend à promouvoir la médiocrité. Restez dans la moyenne, pensez mou, ne faites pas de vagues serait le mot d’ordre du jour. Un modèle de réussite pas franchement idéal pour sortir de la crise qui plombe notre pays depuis des années !
La violence est le fort des hommes faibles et médiocres. Nous désignons par ce mot médiocrité, le système dans lequel nous vivons et qui tend à promouvoir les individus «ni bons, ni probes, ni compétents».
A contrario, ceux qui se distinguent par une certaine hauteur de vue, une solide culture ou encore une capacité à changer les choses sont mis sur la touche, volontairement écrasés pour ne pays faire des émules.
Ceux qui fouillent dans la poubelle des mafieux sont vilipendés, calomniés, dénigrés… Et comme cela ne suffit pas, ils sont menacés de mort, par ceux-là qui sont sortis de nulle part, qui sont devenus riches en pillant le denier public et qui ne veulent pas qu’on en parle.
Pour réussir aujourd’hui, il ne faut surtout pas sortir du rang, mais se conformer à un ordre établi. Ce qu’on appelle, avec un rictus complice, «jouer le jeu» revient en fait à se soumettre à des formats et à des idéologies qu’on devrait pourtant remettre en question.
La médiocratie incite à vivre et à travailler en somnambules et à considérer comme incontournable le cahier des charges, même absurde – auquel on est astreints.
Résultat, le travail ne paie plus vraiment. Ainsi, une personne qui souhaite progresser se retrouve contrainte de se positionner sur un échiquier -politique, social, relationnel- qui n’a plus rien à voir avec la réalité de son métier.
Ceux qui pensent qu’ils sont puissants aujourd’hui, doivent savoir qu’en réalité ils ne sont rien. Ils feront leur petit temps avant de s’en aller comme ils comme sont arrivés. Et nul n’est plus fort pour ne pas être déboulonné quand le peuple est déterminé.
L’histoire récente de notre sous-région nous enseigne qu’un certain Amadou Toumani Touré est parti à seulement deux mois de la fin de son mandat. Au Burkina Faso, la colère de la rue a eu raison de trente ans règne d’un Blaise Compaoré qui se prenait pour un Seigneur intouchable.
Et plus récemment, l’arrestation de Ras Bath (Mohamed Bathily alias Rastaman Bathily), a mobilisé des foules de citoyens en colère contre les pratiques mafieuses du clan d’IBK. On a dénombré un tué et des blessés.
Y a donc marre !
Le peuple en a marre de ce régime de voleurs. Si d’aventure, IBK et les siens perdent leur sang-froid et se permette des crimes, ils signeront la fin prématurée de leur pouvoir.
A bon entendeur… !
A.K. Dramé
Source: Le Reflet