Le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, veut l’application stricte de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale et est déjà conscient des défis qui l’attendent à son nouveau poste. C’est ce qu’il a affirmé mardi dernier lors de sa première conférence de presse, tenue à la Maison de la presse.

Arrivé à Bamako le 15 janvier dernier à Bamako, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif s’est déjà attelé à ses nouvelles fonctions. Il a rencontré les autorités politiques et administratives du Mali dont le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, le PM, le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, certains membres des groupes signataires de l’accord.

Hier il a animé sa première conférence de presse à la Maison de la presse. Cette rencontre avait pour objectif de débattre de l’actualité avec les journalistes, d’expliquer sa vision, d’informer les Maliens de l’évolution de la situation et l’application de l’accord. La lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue au Mali étaient aussi au menu de cette rencontre.

Selon M. Annadif, la situation du Mali a considérablement évolué depuis l’arrivée de la mission comparativement à 2012 quand plus de la moitié du pays était sous occupation jihadistes et les institutions de la République à terre.

« Tout n’est pas rose bien sûr, mais nous savons quand même qu’il y a eu beaucoup d’avancées. La situation du pays a considérablement évolué depuis 2012. On a aidé le Mali à se relever et cela grâce à l’appui de la communauté internationale, des autorités politiques et la presse », a ajouté M. Annadif.

Le nouveau patron de la Minusma a estimé que la condition sine qua nonde l’instauration d’une paix durable dans notre pays est l’application stricte de l’accord issu du Processus d’Alger. Il a aussi réitéré sa volonté de voir la mission onusienne remplir toutes les missions qui lui ont été confiées par le Conseil de sécurité des Nations unies conformément à son mandat.

« La Minusma fera en sorte que la paix, la stabilité et la sécurité reviennent au Mali, tout en reconnaissant que la clé du problème réside d’abord entre les mains des Maliens. Nous allons aussi œuvrer a réinstaurer la confiance entre les différentes parties signataires de l’accord pour un retour rapide de l’administration malienne partout sur le sol malien », a déclaré M. Annadif.

La nomination de Mahamat Saleh Annadif à la tête de la Minusma intervient au moment où la mission est en perte de notoriété auprès de la population malienne. Son premier défi sera donc de réinstaurer cette marque de confiance qui existait entre la Minusma et le peuple malien.

Sa riche carrière dans la diplomatie sera un atout pour réussir cette mission. En effet, détenteur d’un diplôme d’ingénieur des télécommunications, M. Annadif a déjà été ministre des Affaires étrangères du Tchad, directeur du cabinet et secrétaire général de la présidence tchadienne. Il a aussi participé à plusieurs processus de paix en Afrique notamment au Niger, en Centrafrique, en RDC et au Soudan.

De quoi faire preuve de doigté dans la résolution définitive de la crise sociopolitique au Mali.

Sory I. Konaté

Source: lesechos