L’association « Debout Pour le Mali » fonctionne à partir de la France. Ses membres, tous maliens de nationalité, portent la lourde et nécessaire mission de changer bien de choses au pays. Les gouvernants, les citoyens, les organisations indépendantes, les partenaires, rien ne fonctionne comme ça se doit. Pourquoi une telle association ? Quel est le sens de son combat ? Comment compte-t-elle jouer son rôle de société civile dans les prochaines échéances électorales ? Minty Sacko a bien vous se prêter à nos questions dans une interview que nous vous proposons. Minti Sacko, un des 12 membres fondateurs et secrétaire administrative de l’association répond à nos questions.
Président Issa Diallo à gauche et le secrétaire à la mobilisation Kanté Mamadou à droite
Debout pour le Mali est une association de maliens de la diaspora, pour quoi et comment l’avez-vous mise sur pied?
Ayant plus de visibilité sur le monde et sur le pays, DPM a été mis en place pour que l’émergence de la démocratie soit une réalité au Mali, au point de vue socio-économique. L’association DPM a été mise en place suite à une série d’échanges entre les compatriotes qui se reconnaissaient mutuellement dans le même combat pour le changement dans la gouvernance au Mali. Ceux qui partagent un même socle de valeurs (la dignité, l’honnêteté, le sérieux et le travail) au service de l’intérêt commun pour un meilleur avenir du Mali.
Comment arrivez-vous à vous impliquer dans la gestion du pays?
Partout dans le monde où nous nous trouvons, nous restons des maliens à part entière. Le souci du Mali et le bien-être des maliens nous animent à tout moment. Au sein, de DPM, nous sommes résolument impliqués dans la gestion du pays à travers une veille citoyenne. C’est-à-dire, être à l’écoute du peuple malien dans un premier temps, proposer des politiques pour le bien être des maliens dans un second. Puis contrôler l’action gouvernementale et les politiques menées pour les maliens à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali.
En effet, nous accompagnons nos compatriotes maliens dans tous leurs projets à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali. Nous défendons l’intérêt du peuple tout en apportant notre soutien moral et matériel lorsque cela s’avère nécessaire. Nous nous battons dans le monde entier pour défendre les maliens contre les humiliations et les atteintes à leur dignité à travers des messages de dénonciation, des manifestations et des demandes de prise de responsabilités à nos responsables politiques. Enfin, nous informons le peuple sur l’actualité du pays, nous participons à l’éveil des consciences sur la notion de la République et de la prise soin de la chose publique que nous avons en commun.
Vos démarches et vos activités consistent-elles à soutenir ou à dénoncer le pouvoir en place?
Nous soutenons toutes les bonnes actions du pouvoir qui permettent l’émancipation et le bien-être des maliens. Aussi, nous dénonçons le pouvoir en place pour toutes les politiques qui desservent l’intérêt général. Nous nous battons pour le l’intérêt collectif des maliens.
Quels sont vos rapports avec l’opposition politique ou d’autres associations qui œuvrent comme vous?
Nous entretenons une bonne relation avec toutes les structures qui ont le même but et objet que nous, celles qui défendent l’intérêt collectif et le partage de nos valeurs. Nous tissons des partenariats avec des mouvements et structures sur des socles et valeurs définies dans nos statuts afin de mener une politique sociale, économique et culturelle pour l’intérêt du peuple malien. Nous sommes autonomes par rapport à l’opposition politique de même qu’au pouvoir en place.
Vous prônez un changement parce que vous estimez que le Mali mérite mieux. Que faites-vous pour que cette volonté soit?
Nous œuvrons à ce que la gestion du pays soit dans des bonnes mains, faire confiance à des hommes et femmes battants, dignes et qui ont l’amour de la patrie. Nous nous battons pour que le peuple malien soit au centre de tout. Pour cela, nous travaillons à la mise en place d’une structure de convergence, d’union entre tous les enfants du pays (association, partis politiques, structures et mouvements etc) pour que le Mali ait un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
En 2018, s’il y a élection, quelle carte jouerez-vous car vous semblez déçue par l’essentiel des hommes politiques ?
La carte du changement, du renouveau. L’ancienne classe politique n’a pas su combler les attentes des maliens. Les maliens souffrent énormément des différentes politiques menées par les gouvernements successifs depuis plusieurs décennies. Le Mali est riche de ses fils et filles qui ont des compétences non exploitées. Il est pauvre de la mal gouvernance et de la corruption. Nous comptons parmi nous des hommes et femmes, nouveaux qui sont prêts, déterminés et engagés pour sortir le Mali de cette situation. Nous prônons le mérite, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et surtout, que la jeunesse, l’avenir de toute une nation, prenne son destin en main et participe activement à la vie de la nation. Nous serons donc engagés pour la bataille de 2018 et toutes les autres batailles politiques à venir.
Jusqu’où votre association est-elle implantée?
Actuellement notre association est implantée en France, au Mali et au Congo. Des démarches sont en cours pour l’implantation dans tous les pays du monde où se trouve des maliens, dans les localités à l’intérieur du Mali et dans les différentes régions en France.
Propos recueillis par Ammi Baba Cissé
Source: figaromali