Ouverte en 2000, elle a atteint une production de 209 tonnes d’or cette année
Annoncée initialement en 2014, reportée à 2017, la fermeture de la mine d’or de Morila SA est finalement attendue pour 2019. Le communiqué du ministère des Mines qui donne la précision, annonce que le ministre Cheickna Seydi Ahamadi Diawara, dans le cadre de sa visite des structures relevant de son département, s’est rendu récemment sur les sites de la mine. Il était accompagné d’une forte délégation dont des cadres de son département, les autorités administratives et locales de la zone. Pour Adama Koné, directeur général de Morila SA, ce programme de fermeture a entrainé la réduction du personnel de 1.298 agents au départ à 815 salariés (tous des Maliens) aujourd’hui. Il a expliqué que pour palier le vide économique que laisserait la fermeture prochaine de sa mine, la société a conçu un projet agrobusiness. Le ministre et sa suite ont visité les différents projets qui remplaceront l’économie minière dans la zone, à partir 2019. Un projet qui comprend quatre volets : l’aviculture, la pisciculture en cages, l’apiculture et une plantation de mangues de près de 9 ha. Au cœur du dispositif d’irrigation des différents produits, se trouve un système de pompage de 20.000 litres d’eau/jour en pipeline sur 28 km à partir du Bagoé. Le volet avicole porte sur 2.500 poulets de chair. Ces pondeuses produisent 110 alvéoles d’œufs par jour entièrement commercialisées. La miellerie (apiculture) comporte 100 ruches de miel alors que la ferme piscicole contient 12 cages d’une capacité de 12 000 alevins. Celle-ci emploie également la technologie piscicole à cage flottante. Une commission présidée par le ministre de tutelle supervise tout le processus de la fermeture de la mine. Le projet agrobusiness, quant à lui, est piloté par une coopérative dans laquelle la communauté, au delà des nombreux emplois générés, obtiendra 30% des bénéfices, les anciens travailleurs 10%, Morila Association 55% et 5% pour les entreprises agro-industrielles. Morila SA, comme la plupart des mines, était autonome en électricité. La mine fonctionne grâce une centrale électrique d’une capacité de production de 23 à 30 Mégawatt. La centrale, qui attend un repreneur potentiel pour l’exploiter dans la zone, alimente aussi en électricité le village de Sanso. Au cours de l’exposé sur les activités de la société la délégation a noté qu’au cours des quinze dernières années, Morila SA a contribué à hauteur de 983 milliards Fcfa à l’économie nationale sous la forme de dépenses directes dans le pays y compris plus de 1,1 milliard de dollars versés à l’Etat à travers des dividendes, des droits de douane et autres impôts. Pour rappel, les autorités de Morila sont revenues sur les impacts de la mine en terme de développement communautaire. Elles ont précisé que 5,6 milliards de Fcfa ont été versés au titre des patentes. 50 à 70 millions de Fcfa par an sont accordés aux communes riveraines, et plus de 30 forages ont été réalisés. En plus de l’aménagement de 40 ha de plaine rizicole à l’intention des femmes de Morila et Fenkola. Après la mine, le ministre Diawara s’est rendu auprès des notabilités et des populations des villages de Sanso et de Domba auxquelles il a transmis les salutations des plus hautes autorités. Il a eu des échanges avec les notabilités sur le bon voisinage et le dialogue avec la mine dans ses activités actuelles et à venir. Au cours des échanges, les représentants des populations de Morila et villages environnants ont témoigné des efforts consentis par le gouvernement et la direction générale de la mine dans le domaine du développement local notamment dans les zones de Sanso, Finkola, Domba et Morila. Sur initiative de la direction générale de Morila, les acteurs se rencontrent tous les mois. Des consultations publiques impliquant les élus locaux, sont aussi effectuées. Le ministre a aussi visité le projet Domba. Situé dans l’emprise du permis de Morila SA, les réserves en minerais de ce projet sont estimées à 400.526 tonnes pour 1,4 tonnes d’or métal. Son exploitation prévisionnelle d’une durée de 4 mois qui aurait dû démarrer en octobre 2015 est bloquée par des obstacles persistants. Quelques 300 familles du village de Domba sont opposées au déplacement de 26 ménages touchés par la sécurisation du site du projet. Pourtant, des mesures d’accompagnement et de compensations assorties de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) sont prises. Pour financer ce volet communautaire, Morila SA prévoyait un budget de 352 millions de Fcfa. Par ailleurs, un accord est en cours de négociation avec les communautés locales, depuis plusieurs mois. Cette mine d’or appartient au consortium Morila SA composé de Randgold Resources (40 %), Anglogold Ashanti Ltd (40%) et l’État malien (20%). Synthèse C. M. TRAORE
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Production aurifère : PLUS DE LA MOITIE DES RECETTES D’EXPORTATION DU MALI
Mais l’or ne profite que très peu au pays dans la mesure où il est exporté à l’état brut pour être raffiné à l’étranger
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé récemment la journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali en 2014. A cette occasion, le directeur national de la Banque centrale a rappelé, entre autres, que la balance des paiements fournit de précieuses informations sur la compétitivité d’une économie, l’orientation géographique et la composition des échanges avec l’extérieur, le besoin de financement ainsi que les sources de financement utilisées pour en assurer la couverture. Au cours de cette journée dont le thème a porté sur l’évolution des échanges intra UEMOA, d’importantes informations ont été communiquées sur l’or, une denrée occupant une place de choix parmi les produits d’exportation au Mali. Rappelons que depuis 2002, notre pays est devenu le troisième exportateur africain d’or après l’Afrique du Sud et le Ghana. L’essentiel de la production aurifère est assuré par les mines industrielles. La production artisanale quant à elle, est actuellement évaluée à 5 tonnes. Le secteur emploie environ 12 000 personnes dont 34% d’emplois directs au niveau des mines industrielles. En 2014, selon les données de la BCEAO, l’exploitation aurifère a été assurée par dix sociétés minières situées au sud et au sud-ouest du pays. Ces sociétés sont majoritairement détenues par des filiales de groupes étrangers en raison de l’importance des investissements nécessaires à l’exploration et la mise en exploitation. Seule Wassoul’Or est détenue majoritairement par des nationaux, mais connaît des difficultés qui ont conduit à l’arrêt de la production depuis 2013. L’Etat malien reste actionnaire minoritaire dans ces sociétés avec 18-20% de la part du capital détenu. Par ailleurs, sur les 10 dernières années, la production annuelle moyenne a été de 50 tonnes avec des pics de production en 2002 et 2006, pour des volumes respectifs de 63,7 et 58,0 tonnes. En 2014, les sociétés industrielles ont produit et exporté 45,9 tonnes après 46,5 tonnes en 2013. Mais en dépit des replis des investissements, notre secteur minier reste l’un des plus attractifs en termes d’investissements directs étrangers avec un montant de 66 milliards de Fcfa en 2014 après 138,7 milliards en 2013. En outre, au cours des dernières années, les recettes d’exportation de l’or ont constitué entre 60% et 75% des exportations totales du Mali en raison de l’appréciation continue du cours du métal jaune garantissant ainsi un retour sur investissement, indique la BCEAO. 254 milliards de recEttes fiscales. Les cours du métal jaune sont ainsi passés de 301 dollars l’once en 2002, à 1225 dollars en 2010, et 1669 dollars en 2012, confortant ainsi la balance commerciale qui est ressortie excédentaire en 2012. Il faut souligner que 2013 a marqué la rupture avec la tendance haussière avec un repli de 15,4% des cours. La BCEAO souligne également que le secteur aurifère ne profite que très peu au pays dans la mesure où le métal jaune est exporté à l’état brut pour être raffiné à l’étranger. Le projet Swiss Bullion qui envisage la création d’une raffinerie à Bamako pour plus de 40 milliards de Fcfa et 220 emplois directs se heurte à ’absence d’engagement de l’Etat et des sociétés minières. Autre réalité : les exportations d’or ne participent que très peu à la consolidation des réserves de change compte tenu du défaut de rapatriement des recettes (moins de 5% de taux de rapatriement) maintenues pour l’essentiel dans les comptes offshore détenus par les sociétés. En termes de recettes fiscales, l’apport du secteur minier a été d’environ 254 milliards de Fcfa en 2014 (soit 25% des recettes budgétaires et 4,2% du PIB nominal). Entre autres, le secteur bénéficie d’exonérations fiscales. Les perspectives à moyen et long termes sont bonnes avec un nombre total de 40 permis et autorisations d’exploitation à fin 2014. Les réserves sont évaluées à 800 tonnes. Trois nouveaux projets sont à un stade avancé et pourraient commencer la production à partir de 2017. En fin 2014, les sociétés industrielles en exploitation étaient : SOMISY, SAMIKA, MORILA, WASSOUL’OR, SEMOS, YATELA, SOMILO, GOUNTOKO et SEMICO. Même si les sociétés minières participent dans une certaine mesure au développement communautaire de leurs localités d’’implantation, leur impact néfaste sur l’environnement reste une sérieuse préoccupation pour les populations compte tenu de la toxicité des produits chimiques utilisés, de la dégradation des sites de production avec des mines à ciel ouvert, de l’insuffisance des mesures prises pour réduire la contamination des sols et de la nappe phréatique, etc. F. MAÏGA
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Marché céréalier : FORTE PREPONDERANCE DE LA STABILITé DES PRIX
L’Observatoire du marché agricole (OMA/APCAM) a, au cours de sa période d’observation allant du 24 au 30 mars, constaté une tendance baissière pour les céréales sèches et haussière pour le riz local Gambiaka, selon un communiqué déposé à notre rédaction par son coordinateur, Pierre Traoré. Celui-ci précise que les rares fluctuations de prix observées, dans le District de Bamako, tant au niveau des grossistes que des détaillants ne présentent pas de tendance particulière. De ce fait, le sac de 100 kg a coûté 13 500 Fcfa pour le maïs. Il a été cédé contre entre 14 000 et 41 500 Fcfa pour le Sorgho et 16 000 à 16 500 pour le mil. Les sacs de 100 kg des riz BB thaïlandais et RM40 importés ont été vendus à 32 000 et 32 500 Fcfa. Tandis que le riz local Gambiaka (tout venant) a coûté entre 33 000 et 34 000 Fcfa. Quand aux prix à la consommation, ils sont restés globalement stables par rapport à la semaine dernière, pour ce qui concerne le district de Bamako. Ainsi, les prix au détail couramment pratiqués ont été 175 Fcfa pour le kilo de maïs, 200 pour le mil et le Sorgho, 225 pour le maïs pilé, 250 pour les mil/sorgho pilés, 350 pour le riz brisé importé et pour les riz RM40 importés thaïlandais et vietnamiens. Le riz local Gambiaka a pesé 375 Fcfa le kg. 400 et 500 Fcfa c’est respectivement le coût du kilo pour le niébé et le fonio. Source OMA
Source : L’ Essor