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Migrants: le chef du Parlement européen préconise une « liste noire » de passeurs

Le président du Parlement européen Antonio Tajani a souligné lundi lors d’une visite à Tripoli la nécessité d’établir une « liste noire » des principaux passeurs de migrants, en vue de combattre le trafic en Europe et en Afrique.

« Il faut établir une liste noire des gros trafiquants (…) pour que les polices et les organisations de lutte contre la criminalité en Afrique et en Europe puissent collaborer ensemble dans un objectif commun », a déclaré M. Tajani au cours d’une conférence de presse.

Ces passeurs « sont des terroristes, des trafiquants d’armes et d’être humains », a-t-il ajouté. « Si nous n’arrivons pas à anéantir ces organisations criminelles, il sera très difficile de lutter contre l’immigration clandestine ».

M. Tajani s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj.

Il a indiqué avoir discuté avec le responsable libyen de l’importance de surveiller les frontières sud de la Libye en vue de limiter les flux de migrants qui arrivent dans ce pays en vue d’effectuer la traversée périlleuse de la Méditerranée.

Il a suggéré à cette occasion l’installation de centres d’accueil « à la frontière entre le Niger et la Libye », où seraient distingués « ceux qui ont effectivement le droit d’être accueillis -les réfugiés- et les autres, qui ne sont que des migrants économiques ».

La visite de M. Tajani intervient après un compromis sur les migrations auquel l’UE est péniblement arrivée lors d’un sommet européen fin juin et qui préconise notamment la création de « plateformes de débarquements » de migrants en dehors de l’UE.

Outre l’immigration, la coopération en matière économique, de santé et d’enseignement supérieur a été au menu des entretiens de M. Tajani à Tripoli.

Sur le plan politique, M. Tajani a indiqué que l’UE était prête à aider la Libye dans l’organisation des prochaines élections, notamment dans la « préparation technique » et l’envoi d’observateurs pour veiller au bon déroulement du scrutin.

« C’est à la Libye de fixer la date des élections et pas à nous », a-t-il dit, sans faire allusion à la réunion de Paris.

Fin mai, le président français Emmanuel Macron avait réuni à Paris les principaux protagonistes de la crise libyenne, et obtenu un engagement sur des élections présidentielle et législatives le 10 décembre.

Des analystes et diplomates estiment toutefois que la fragmentation du pays rend ces promesses fragiles.

D’ailleurs, la Libye s’enfonce un peu plus dans la crise depuis le mois dernier avec un nouveau bras de fer entre autorités politiques rivales autour du contrôle des terminaux pétroliers et de la gestion des revenus de l’or noir.

Déchirée par une lutte de pouvoir acharnée et plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le GNA, issu d’un processus onusien et reconnu par la communauté internationale, qui est basé à Tripoli, et un cabinet parallèle installé dans l’Est.

Outre M. Sarraj, M. Tajani a rencontré d’autres responsables de l’ouest libyen, ainsi que des organisations humanitaires de l’ONU et des gardes-côtes libyens.

La rédaction

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