La publication par le Vérificateur Général d’un mémorandum sur les irrégularités financières de 181 millions F CFA (181 668 722 F) au Mécanisme de Refinancement des Systèmes Financiers Décentralisés (MEREF-SFD), pendant les exercices 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023, continue d’alimenter les conversations et de susciter des interrogations au niveau de bon nombre de gens.
Dans ce contexte, beaucoup se demandent les raisons pour lesquelles le ministre Moussa Alassane Diallo de l’Industrie et du Commerce tarde-t-il à relever, le Coordinateur du MEREF-SFD, M. Madani Koumaré, après les révélations dudit mémorandum.
Lors du dernier Conseil des ministres, le ministre avait décidé de mettre fin, provisoirement, aux fonctions du coordinateur de l’ANAC. Principal motif, permettre la manifestation de la vérité dans la mauvaise gouvernance en cours à la Direction du MEREF-SFD dans laquelle le coordinateur est désigné par le rapport d’enquête du Vérificateur comme étant le principal responsable de sa gestion solitaire ou opaque. Composé de plusieurs pages, le rapport d’enquête du BVG sur la gestion du MEREF-SFD, depuis sa publication, continue d’alimenter la polémique. Et pour cause, il faut le rappeler, la richesse de son contenu ou du moins, les nombreuses révélations qui s’y trouvent concernant la gestion scabreuse du MEREF-SFD. À un certain moment, le Coordi (entendez, le Coordinateur) du MEREF-SFD rejette toutes les accusations portées contre lui dans la gestion calamiteuse de la direction. À l’inverse, les enquêteurs affirment dans leur rapport, que le MEREF-SFD, avec à sa tête, M. Madani Koumaré doit être traduit devant la justice et qu’il ne saurait être seul comptable des faits à lui reprochés.
Même si le rapport d’enquête ne culpabilise pas de manière directe, le coordinateur du MEREF-SFD, il est à noter qu’il a eu à reprocher beaucoup de choses à certains cadres de la structure, notamment, le Responsable Administratif et Financier (RAF), Djilla Diarra. En conséquence, le ministre de l’Industrie et du Commerce, adepte de la bonne gouvernance ne saurait incriminer seulement les petits poissons. Il devrait en effet reprocher ou sanctionner le Coordinateur du MEREF-SFD pour n’avoir pas suivi les règles de l’orthodoxie financière. En ne le faisant pas, il fait selon beaucoup d’observateurs, la politique de deux poids, deux mesures.
Auparavant, des directeurs ont été débarqués étant donné qu’en tant que premiers responsables de leurs services, ils ne sauraient décevoir le ministre dans la conduite des affaires ou missions à eux confiées ou à leurs services respectifs. Si donc des directeurs indésirables ont été limogés, nombreux sont les maliens qui se demandent pourquoi le ministre Moussa Alassane Diallo, tarde-t-il à en faire de même pour le Coordinateur du MEREF-SFD, M. Madani Koumaré ? Est-ce pour des raisons personnelles, politiques ou autres ?
Dans tous les cas, mutatis mutandis, dit la sagesse. Le ministre de l’Industrie et du Commerce doit se décider au risque d’énerver davantage ses compatriotes qui ont déjà compris que le ‘’Malikura’’ promis par la transition est une affaire d’amis spécialisés dans la malbouffe, la mal gouvernance, le pilotage à vue, les dérives et autres frasques anti-démocratiques.
Affaire à suivre !
Arouna Traoré
