Après l’attaque de la plage de Grand Bassam qui a fait 19 morts, la réponse des artistes ivoiriens ne s’est pas faite attendre longtemps.
Une dizaine d’artistes, le « collectif de Bassam », vient d’écrire une chanson pour dire ce qu’ils pensent aux djihadistes et montrer que le pays reste debout. Son titre: « Même pas peur ».
C’est Chico Lacoste, producteur et manager d’artistes, qui a eu l’idée de rassembler des artistes juste après les attaques sur Bassam.
« Quand j’ai appelé les artistes, on s’est retrouvé tout de suite en studio et chacun a fait sa partition, chacun a écrit le couplet qu’il voulait chanter. »
Une partie du message des artistes s’adresse aux assaillants: « Votre idéologie dit que vous ne voulez pas voir de femmes dénudées mais vous allez chercher quoi sur les plages? » chantent-ils.
« C’est quelle religion qui dit qu’il faut tuer ses semblables? Le Coran n’a jamais dit ça que je sache » ajoute Chico Lacoste.
Une fois les artistes rassemblés, tout a été rapidement bouclé. L’enregistrement a été fait dans la foulée des attaques, le clip a été tourné dimanche dernier sur la plage de Grand Bassam.
Depuis qu’il a été posté il y a moins de 2 jours sur Facebook, il a déjà été visionné plus de 200 000 fois.
Résistance partout dans le monde
« Même pas peur » appelle aussi à la résistance et à la solidarité.
Pour Safiatou Traoré, une comédienne qui fait partie du collectif, la chanson est aussi « un appel à la résistance et à la solidarité », c’est pour cela qu’elle a un tel succès.
« Nous avons voulu montrer au monde entier qu’ils ne vont pas nous faire peur, même s’ils sont venus nous abattre lâchement » déclare la comédienne.
« Nous n’allons pas nous laisser abattre. Vous savez, en Côte d’Ivoire il fait bon vivre, surtout à Bassam, quand on vient c’est pour s’éclater! » ajoute-t-elle.
« Même pas peur » ne s’adresse pas seulement aux Ivoiriens, mais à tous les pays.
« Il faut que ce soit diffusé partout parce que les djihadistes ont frappé dans beaucoup de pays, ça va servir à tous ceux qui ont été touchés et ceux où la menace plane » conclut Chico Lacoste. « Et c’est pour dire à ces gars que ce qu’ils font, ce n’est pas une bonne cause, ce n’est pas le bon chemin qu’ils suivent ».
Source: BBC