Les autorités de la transition ont déployé plusieurs dizaines de camions bennes pour faire évacuer les ordures près du stade Modibo Keita, à Médina Coura.
Crée par les autorités d’alors pour servir de transit des ordures à Médina Coura, est devenu encombrant et constitue un danger mortel pour les populations de la Commune II notamment ceux qui habitent tout juste aux alentours du tas d’immondice.
Conscient que cela pose un vrai problème de santé à la population, les autorités du pays ont pris l’initiative de faire évacuer les ordures. Le démarrage des travaux a commencé le samedi 3 octobre 2020.
Pour un ancien directeur des services d’assainissement de Bamako, la lenteur dans le ramassage des ordures est d’ordre financier. « Les moyens financiers de la ville et de l’Etat ne permettent pas de faire une évacuation directe, ça demande trop de carburant, de personnel, de logistique. Ces ordures sont là depuis une vingtaine d’années. Ce qui devait être un dépôt de transition est devenu une décharge générale, les ordures restent deux à trois mois sur place… On trouve de tout, des plastiques, de l’électronique, des produits périmés qui pourrissent… Or, à proximité, il y a des lieux très fréquentés, à commencer par une école, mais aussi le centre de santé communautaire, ou le stade Modibo-Keïta ».
Pour tous ceux qui fréquentent ces lieux, et vivent dans les rues environnantes, l’odeur est totalement irrespirable, et ce, quelle que soit la saison ou la météo. Cela a des conséquences sur la santé : les ordures attirent les moustiques, et clairement, les cas de paludisme ont augmenté dans le quartier.
En 2014, l’Etat et la ville de Bamako ont confié le ramassage des ordures de la décharge à une société privée, Ozone. Une convention tripartite a été signée. L’ancien directeur des services d’assainissement de la ville sur France 24, estime que l’État et la ville manquent à leurs obligations vis-à-vis de leur prestataire. “Ozone Mali est en charge du ramassage des ordures selon une convention signée avec la ville et l’Etat en septembre 2014. Mais depuis lors, le paiement à Ozone est sporadique, il y a en cumulé 17 milliards de francs CFA qui ne nous ont pas été versés (environ 26 millions d’euros). Nous avons le matériel pour assurer le bon fonctionnement, mais on ne peut pas y procéder ».
Selon les autorités, d’ici une dizaine de jours, le lieu sera totalement débarrassé des ordures.
Bintou Diarra
Arc en Ciel