Menace de famine dans plusieurs localités du pays. Le déficit pluviométrique et une mauvaise répartition des pluies ont fortement impacté la campagne agricole dans ces localités. Dans de nombreuses villes et campagnes, les habitants sont contraints à l’exode. Les organisations d’appui au secteur agricole et le Système d’Alerte Précoce (SAP) tirent la sonnette d’alarme et demandent des mesures d’urgence.
À Banamba, les paysans des villages de Zambougou et Boron Bah, dans la commune rurale de Madina Sacko, demandent un appui à l’État pour prévenir la famine dans la localité. À cause de la mauvaise pluviométrie, la campagne agricole n’a pas été une réussite dans ces deux villages. La situation est d’autant plus grave que l’agriculture est la seule activité génératrice de revenus pour la plupart des habitants.
Selon de nombreuses sources d’information dans la localité, les deux chefs des villages sont tombés d’accord en demandant aux jeunes d’aller en exode. L’objectif est de chercher de quoi subvenir aux besoins alimentaires en attendant la période de soudure.
Toujours dans la région de Koulikoro, une dizaine de communes du cercle de Kolokani sont sérieusement menacées par la famine cette année. L’arrêt précoce de la pluviométrie a fortement impacté la campagne agricole, conclue un rapport du Système d’Alerte Précoce. Le SAP recommande une dynamisation des banques de céréales et l’organisation de ventes d’intervention dans les centres urbains et les zones déficitaires.
À Tarkint, au Nord du pays, la menace d’une sécheresse est réelle. La plupart des animaux ont quitté pour d’autres zones à la recherche de pâturage. Gao et Ménaka ne sont pas épargnées. Les éleveurs demandent une assistance en aliments bétail.
Dans la localité de Tamani, région de Ségou, 6 000 hectares sont restés à sec cette année, tout comme à Farako, dans la région de Sikasso, où 5 000 hectares ont été affectés. À Kémacina, le riz manque dans les greniers. Le ministère de l’Agriculture reconnaît un déficit dans la production agricole de cette année, mais exclut toute idée de famine. Le département veut insister sur la bonne gestion de la production acquise.
Siaka Fofana, Directeur national de l’agriculture
Studio tamani