Le rapport 2018, de Timbuktu Institute classe à trois niveaux les facteurs de la radicalisation des jeunes dans les zones frontalières sénégalo-mauritaniennes à savoir les tendances rassurantes, mitigées et préoccupantes.
Les résultats sur l’étude de perception pour mieux comprendre le phénomène sur les facteurs de radicalisation des jeunes dans les zones frontalières du Sénégal et de la Mauritanie (Rosso) ont été présentés vendredi. Et, pour une meilleure présentation des résultats de l’étude, Timbuktu Institute a procédé à une classification des tendances.
Sur les tendances rassurantes, le document stipule que «les jeunes de Rosso résistent encore majoritairement à la percée des mouvements développant un discours plus ou moins radical et rejettent les discours appelant à la violence».
Et, «les jeunes de cette localité restent très attachés, à une écrasante majorité, aux confréries soufies qui assurent un travail d’encadrement social à travers les dahiras (cellules confrériques) et autres organisations dépendantes ; ce qui expliquerait la faible présence de mouvements extrémistes», révèle-t-il.
En ce qui concerne les tendances mitigées, Timbuktu Institute qui a fait appel à la méthodologie de l’enquête CAP (Connaissances, Attitudes et Pratiques), informe qu’«il y a une vraie méconnaissance du phénomène de l’extrémisme violent chez les jeunes de Rosso. Cela pourrait s’expliquer par un déficit d’information et un accès difficile aux médias ainsi qu’à l’absence d’actions de sensibilisation de la part de l’Etat et de la société civile».
Poursuivant, elle souligne que : «les mêmes signaux de vulnérabilité économique et de précarité sociale (chômage, pauvreté, exclusion sociale) notés en banlieue dakaroise lors de notre précédente étude, se retrouvent chez ces jeunes d’une localité reculée présentant toutes les caractéristiques d’une marginalisation territoriale».
Pour la troisième catégorie de cette classification, à savoir les «tendances préoccupantes», l’Institut renseigne que : «le phénomène général de dualité du système éducatif sénégalais se retrouve nettement dans cette région. Cette situation fait persister un sentiment d’exclusion et de marginalisation des jeunes scolarisés dans les écoles religieuses et dans le système dit « arabo-islamique».
Dans ce rapport, Timbuktu Institute à formuler des recommandations pour lutter contre ces menaces. Pour elle, il faut entre autres «s’attaquer aux causes profondes de la précarité à travers une politique efficiente de promotion de l’emploi des jeunes”. Elle signale par ailleurs, que : «cette étude a donné des résultants plus rassurants en termes de résilience par rapport à ceux constatés lors du rapport de 2016 dans la banlieue Dakar».
Timbuktu Institute a invité «les organes de presse à la vigilance par rapport à certains chiffres avancés et sans fondements dans ce rapport qu’il met à la disposition des chercheurs, des décideurs comme des médias pour une exploitation la plus objective et transparente».
PressAfrik